29 Octobre 2015 À 17:35
La gestion du littoral marocain souffre encore de l'absence d'une politique nationale basée sur une stratégie de gestion intégrée, et ce, malgré l'adoption de la loi 81-12 relative au littoral, ont dénoncé à Marrakech les participants à la Conférence internationale à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Marrakech. Cette loi a été publiée au Bulletin officiel en août dernier et constitue un arsenal juridique pour la préservation de la gestion durable du littoral.
La nouvelle loi prévoit l’instauration des schémas d’aménagement, de protection, de mise en valeur et de conservation du littoral aussi bien sur le plan national que régional. Ces schémas valides sur une durée de 20 ans devraient permettre la mise en place, en partenariat avec les organismes concernés, de grandes lignes de la protection et de la mise en valeur des côtes marocaines.
Cette situation de blocage «entrave les efforts de développement durable», ont souligné les experts qui ont également débattu de «La géomorphologie des domaines côtiers : la dynamique actuelle et les points de dysfonctionnement et de détérioration», «La gouvernance et la gestion des côtes marocaines» et «Les changements climatiques, quels impacts potentiels sur les côtes marocaines». Ce constat est partagé par Sanaa Nakhli dans une étude publiée par la revue «Méditerranée» en décembre 2012. L'universitaire souligne que «le littoral marocain concentre la majorité des activités industrielles et économiques de grande envergure : raffinage et pétrochimie à Mohammedia, industries des phosphates à Safi et Jorf Lasfar, sidérurgie à Nador». L'auteure observe également que l'axe Kénitra-Safi concentre 60% des unités industrielles et 80% des emplois industriels nationaux. Selon la même étude, le littoral a attiré la majorité des investissements touristiques réalisés depuis trente ans et concentre 70% de la capacité en lits classés, 67% des nuitées hôtelières et plus de 60% des séjours touristiques.