09 Mars 2015 À 20:49
«La main dans la main… militons pour la parité et la démocratie». C’est le slogan qui a réuni, le dimanche 8 mars, des acteurs associatifs, des militants partisans ainsi que des syndicalistes, sur le même circuit le temps d’une marche nationale. Marche organisée par le «Collectif pour la parité et la démocratie» pour défendre essentiellement les droits des femmes.
Les organisatrices de cette manifestation estiment qu’elles ont gagné le pari de mobiliser les foules autour de la question de la femme. «Des manifestantes sont venues des différentes régions, appartenant à de multiples catégories sociales et d’âges différents… C’était un moment historique qui confirme l’harmonie du mouvement féminin dans sa composante associative et partisane ainsi que sa force à exprimer ses positions et revendications. Ce qui a été fait à travers cette marche baptisée la marche de la parité et de la démocratie à laquelle ont adhéré toutes les forces nationales démocratiques croyant aux principes de l’égalité et de la parité et défendant les principes des droits de l’Homme», souligne le collectif dans un communiqué qui insiste sur la réussite de cette manifestation. Au-delà de la symbolique du 8 mars et du combat pour la parité, cette marche annonce la coopération entre les ONG féminines et les antennes féminines des partis de l’opposition. En effet, lors de la manifestation de dimanche, les leaders politiques de l’opposition ont marché à côté des femmes en rangs serrés. Il s’agit de Driss Lachgar, le premier secrétaire général de l’USFP, Hamid Chabat, le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Ilyas Omari (PAM), Karim Ghellab (PI), Lahbib Malki (USFP)...
Par ailleurs, les militants de la gauche, notamment du Parti socialiste unifié (PSU), ont été les grands absents de cette manifestation. Ils ont émis des réserves sur la participation du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à cette manifestation, nous ont-ils confié.Mais la coopération entre les membres du collectif s’annonce encourageante. Un autre meeting, qui va les regrouper pour la cause féminine, est programmé. Il s’agit d’un «colloque national pour la parité» fin avril.
Fouzia Assouli,coordinatrice de la Coalition civile pour la mise en application de l’article 19 de la Constitution.
Nous avons organisé cette marche pour dire que nous n’accepterons aucun retour en arrière en matière des droits des femmes. Il y a une constitution qui a édicté et consolidé des acquis, mais il y a une politique publique qui, malheureusement, va à l’encontre de ces acquis. Aujourd’hui, tous les indicateurs montrent la précarité et la fragilité des droits des femmes. Il n’y a pas de stratégie chez ce gouvernement pour appliquer le principe de parité prévu par la Constitution.
Khadija Errebbah, coordinatrice nationale du Mouvement pour la démocratie paritaire.
Cette marche vient dans un contexte national et international particulier. Il est question du bilan de 20 ans de la mise en application de la plateforme de Beijing (qui parle de tous les droits des femmes). Ainsi, tous les pays sont amenés à présenter leurs rapports y compris le Maroc. Le rapport marocain ne comporte pas des données qui augurent d’un avancement positif en la matière. Et cela, même si le Maroc dispose d’une loi fondamentale très avancée.
Hanan Rihab, membre du bureau politique de l’USFP.
À travers cette marche, nous voulons passer le message selon lequel la question féminine liée à la parité aux droits des femmes… a été absente des priorités du pays malgré l’adoption de la nouvelle Constitution de 2011. Depuis trois ans, nous attendons des signaux positifs qui pourraient participer à l’amélioration de la situation des femmes marocaines. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a aucun signal dans ce sens. Les dispositions relatives à la lutte contre la violence à l’égard des femmes ne sont pas appliquées.