26 Avril 2015 À 15:38
Le Maroc a organisé, vendredi à la salle marocaine du Palais des Nations à Genève, une réunion ambassadoriale sur l'avenir du Conseil des droits de l'Homme (CDH) et les défis auxquels fait face cette instance de l'ONU à la veille de son dixième anniversaire. Cette rencontre a été initiée conjointement avec Universal Rights Group (URG), un think tank genevois de référence dans le domaine des droits de l'Homme. La réunion a été marquée par la participation d'une quarantaine de gouvernements au niveau des ambassadeurs, dont ceux des États-Unis, de Russie, de l'Union européenne, d'Arabie saoudite, d'Égypte, du Canada, d'Afrique du Sud, du Brésil, de l'Inde, du Pakistan, du Sénégal et de Tunisie. Y ont également pris part des responsables du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme et des représentants d'organisations internationales des droits de l'Homme.
Dans son allocution liminaire, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Mohamed Aujjar, a souligné que ce rendez-vous constituait une étape majeure dans la réflexion collective des États sur la place et le rôle du Conseil. «Ce Policy dialogue est l'occasion d'examiner les réalisations et les défis auxquels est confronté le CDH. Cette instance peut se targuer d'un bilan très honorable en matière de production et d'impact sur le terrain». Le Maroc, en tant que membre fondateur du Conseil, est attaché au renforcement de ses mécanismes, que ce soit les organes de traités, les procédures spéciales ou l'Examen périodique universel (EPU), a-t-il affirmé. Il a, à cet égard, préconisé l'exploitation des synergies pouvant exister entre ces trois mécanismes, ce qui passe par un décloisonnement de leur travail.
L'ambassadeur a également évoqué la situation de précarité financière du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme, dont le déficit s'élevait à 14 millions de dollars à la fin de l'année 2014, à un moment où l'instance onusienne fait face à une demande sans précédent d'assistance de la part des États. Il a préconisé une durabilité et une plus grande prévisibilité des ressources dont dispose le Haut-Commissariat, ce qui passe par l'élargissement de la base des contributeurs». «Si l'appétit du Conseil est monté crescendo en termes de production et de travail, le pilier des droits de l'Homme reçoit à peine 3% du budget régulier de l'ONU», a-t-il fait observer, rappelant que les deux autres piliers de l'action onusienne, à savoir le maintien de la paix et le développement, reçoivent respectivement 25 et 20%. M. Auajjar a en outre souligné que le CDH ne travaillait pas et ne saurait travailler en isolation des autres organes du système des Nations unies et que ses relations avec l'Assemblée générale sont fortes à travers les troisième et cinquième Commissions de l'ONU. «Partant de ce constat, il est important d'améliorer la connectivité entre New York et Genève vers plus de communication, de coordination et de cohérence», a-t-il recommandé.