Spécial Marche verte

Comment rester femme après un cancer

L'annonce d’un cancer constitue une épreuve très difficile autant pour les hommes que pour les femmes. Cependant, les femmes seraient moins disposées à accepter la nouvelle. Troubles d’ordre sexuel, stérilité, chute de cheveux, etc., sont quelques-uns des effets secondaires qui, pour nombre d’entre elles, compromettent leur féminité. Pourtant des solutions existent pour mieux vivre son cancer.

Difficile pour un malade de se reprendre en main après un cancer.

22 Avril 2015 À 17:40

Le cancer se dépiste et se soigne de mieux en mieux. Cependant, face à l'annonce du diagnostic de cancer, les réactions peuvent varier selon la personnalité de chacun, mais l'angoisse est souvent là, et ce même lorsque les chances de guérison sont élevées, alors comment mieux vivre sa maladie pendant et après les traitements anticancéreux ? «Il n'y a pas de réponse universelle à cette question», indique le Dr Meryem Glaoui, oncologue à la clinique le Littoral de Casablanca, notant que l’on peut toutefois suggérer des orientations pour aider le patient à faire face à ses difficultés.

En effet, la spécialiste reconnaît que l'annonce du diagnostic de cancer constitue une épreuve épouvantable, aussi bien sur le plan physique que moral. «Il faut donc que le patient prenne le temps d’assimiler la nouvelle». Pour ce faire, il peut ressentir le besoin d’en parler, une situation tout à fait normale pour l'oncologue. «Il faut en parler, s’exprimer. L'ouverture aux proches et le fait de faire appel à un soutien professionnel permettent d'éclaircir l'horizon des malades et d'améliorer leur qualité de vie». En effet, comme le souligne notre spécialiste, «une femme doit être plus forte qu’un homme, car dans une société comme la nôtre, elle pense systématiquement à son mari, ses enfants, sa féminité, son couple, ce qui explique qu’elle devrait avoir plus de soutien de la part de son médecin traitant».

Souvent, à l'annonce du diagnostic, diverses questions tourmentent la patiente, à commencer par la plus commune : vais-je guérir ? À partir de là, une fatigue morale et physique (favorisée aussi par les traitements anticancéreux) s'installe. «Fort heureusement, c'est une fatigue transitoire. Le repos et le sport améliorent le quotidien des malades qui retrouvent ainsi, pour la majorité, leur joie de vie», poursuit Dr Glaoui. Il n’est pas rare également que certains patients s’interrogent sur une éventuelle contagion. À ce sujet, notre spécialiste rappelle que «les cellules cancéreuses ne se transmettent pas d'une personne à une autre par le contact physique».De même, le Dr Glaoui conseille une alimentation saine et équilibrée pour un fonctionnement optimal de l'organisme. «Cela permet de renforcer le système immunitaire et les défenses de l'organisme préalablement affaibli par les traitements anticancéreux», indique-t-elle. Cela dit, il n’est pas toujours évident pour le patient, surtout quand il s’agit de femmes, de se préparer des repas sains, la personne étant parfois très affaiblie par sa maladie. «L’important est de se reposer. La personne mangera mieux ensuite». En effet, le fait de devoir affronter un cancer consomme du temps et de l'énergie.

Certains patients souffrent également de leur image corporelle, modifiée pendant ou après leur traitement, en particulier les femmes. En effet, certaines personnes vont perdre leurs cheveux lors de chimiothérapie, d’autres seront affectés par leur ablation mammaire suite à un cancer du sein. Il n’est pas rare aussi de constater d’importantes variations de poids. À ce sujet, le Dr Glaoui indique qu’il faut apprendre à se construire petit à petit une nouvelle image de soi et à définir de nouveaux repères. Elle précise également que des solutions esthétiques faisant appel à la chirurgie réparatrice et de reconstruction peuvent être envisagées, l'important étant de ne jamais se décourager.

De même, elle invite les femmes sous chimiothérapie à continuer à prendre soin d’elles-mêmes en optant pour une perruque ou en utilisant des produits de maquillages adaptés à leur peau. «Soigner son look, c'est bon pour le moral, c'est une assurance retrouvée pour ces femmes qui ne se sentent plus du tout féminines».Elle souligne cependant que le cancer peut avoir une incidence sur la libido et provoquer certains problèmes d’ordre sexuel. «Ces problèmes (sécheresse vaginale, perte de désir…), en cas de cancer, gardent souvent un caractère tabou. Ces modifications vont souvent se répercuter sur la vie de couple de la patiente et sur sa sexualité». C’est pourquoi notre spécialiste recommande à la patiente d’en parler clairement à son partenaire, la communication permettant souvent de débloquer la situation. 

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