10 Mars 2015 À 18:29
Une rétrospective que tout artiste-plasticien souhaiterait avoir, après de longues années de recherches et de travail assidu. Ce bel ouvrage sur Malika Agueznay en est une. Car, il représente toute une vie de l’artiste, avec ses émotions et ses rebondissements plastiques retraçant son évolution plastique des plus remarquables que nul n’ignore.
En effet, en tant qu’artiste-peintre, sculpteure et première femme «maître graveur» du Maroc, elle s’est construite, tout au long d’un demi-siècle de travail, un riche répertoire authentique dont d’éminents professionnels, critiques et personnalités peuvent en témoigner. Mohamed Benaissa la considère comme l'une des pionnières de l’art contemporain marocain. «Elle était parmi les premiers à se passionner pour la gravure, en participant au premier atelier de cet art à Assilah en 1978. Elle s’employa à aiguiser ses instincts créatifs, les mettant au service de l’art, les exploitant tant sur le plan plastique que calligraphique, tout en les investissant dans les constructions poétiques et les récits mystiques», souligne Mohamed Benaissa, ex-ministre et président du Moussem d’Asilah. La forme d’algue qui caractérise son travail, tout au long de son parcours, vient du fait de son puissant attachement à la nature. «J’étais très attirée par les formes rondes. C’est peut-être mon côté féminin qui s’exprimait. C’est comme ça que l’algue est apparue. La nature, les végétaux ont eux aussi un très fort impact sur ma personnalité, c’était mon enfance… Je vivais à Marrakech, mais j’allais souvent à la campagne et la végétation était pour moi un grand émerveillement par ses formes et ses couleurs», atteste Malika Agueznay que l’historienne de l’art Toni Maraini qualifie de femme forte, fine et déterminée.
«En lui rendant hommage, on le rend aussi au rôle que les femmes ont eu, et ont, dans l’histoire, loin de tout artifice, prétention ou succès facile». En effet, son parcours est parsemé de recherches, de travaux pleins de créativité et de dates phares nationales et internationales auxquelles elle a participé et fait honneur au Maroc. Ce pays qui lui a, de tout temps, insufflé ses expressions picturales. Dans son odyssée innovante, que ce soit dans les travaux de gravures, ou des tableaux de peinture à l’huile ou encore des sculptures, Malika Agueznay s’est servie de divers matériaux et pratiqué plusieurs techniques qui lui ont valu du respect et un grand pas dans les arts plastiques.