24 Novembre 2015 À 16:14
Pfizer et Allergan ont officialisé leur union lundi. Les deux géants de la pharmacie, qui ont ignoré les avertissements du gouvernement américain, deviennent ainsi le numéro un mondial dans le secteur pharmaceutique «mais aussi dans le but avoué de payer moins d’impôts», précise l’AFP. Cette fusion à 160 milliards de dollars entre le fabricant du Viagra et celui du traitement anti-rides Botox est le plus gros rapprochement jamais réalisé dans le secteur et la plus grosse union de l'année entre deux entreprises devant le tout récent mariage à 112 milliards de dollars entre les brasseurs SABMiller et AB InBev. Elle est surtout la plus importante opération d'évitement fiscal jamais réalisée par une entreprise américaine et va entraîner la domiciliation hors des États-Unis d'un des grands noms de l'industrie du pays puisqu'Allergan est basé en Irlande. Baptisé «Tax Inversion», l'exil des entreprises américaines via des acquisitions de sociétés installées sur des terres fiscalement plus accueillantes est dans la ligne de mire des autorités américaines. «Le Président Barack Obama a personnellement qualifié d'«anti-patriotiques» ces rapprochements, qui causent des milliards de dollars de manque à gagner au fisc américain», affirme l’agence tricolore.
Les deux principaux candidats démocrates à l'élection présidentielle ont également dénoncé cette opération. Hillary Clinton a affirmé que «les contribuables américains en feront les frais» alors que Bernie Sanders a dénoncé le fait que l'opération permettrait «de nouveau à une entreprise américaine de cacher ses bénéfices à l'étranger». Disposant d'un gros trésor de guerre logé à l'étranger et qu'il ne souhaite pas rapatrier aux États-Unis pour éviter d'acquitter des impôts, Pfizer n'a jamais caché qu'il espérait augmenter sa taille en se mariant avec un groupe basé hors des États-Unis.