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Plus de 3 millions de décès prématurés chaque année

La pollution atmosphérique extérieure est responsable de plus de 3 millions de décès prématurés chaque année, principalement en Asie. Un chiffre qui pourrait doubler d'ici à 2050, selon une étude publiée dans la revue scientifique britannique «Nature».

Les polluants incriminés diffèrent selon les pays : le chauffage arrive en tête en Chine et en Inde alors qu'aux États-Unis, les décès sont dus aux émissions liées au trafic automobile.

21 Septembre 2015 À 17:04

En combinant un modèle atmosphérique global avec des données démographiques et sanitaires, une équipe de chercheurs dirigée par Jos Lelieveld, de l'Institut allemand Max Planck, a évalué la mortalité prématurée due à la pollution à l'ozone et aux particules fines à 5 personnes sur 10.000 chaque année dans le monde. Sur ces cinq personnes, deux meurent d'un accident vasculaire cérébral (AVC), 1,6 d'un infarctus, les autres de diverses pathologies respiratoires, dont le cancer du poumon. Au total, ce sont 3,3 millions de personnes qui sont mortes prématurément dans le monde en 2010 à cause de la pollution atmosphérique. Les polluants incriminés diffèrent selon les pays : le chauffage et le mode de cuisson arrivent en tête en Chine et en Inde alors qu'aux États-Unis et dans d'autres pays, les décès sont plutôt dus aux émissions liées au trafic automobile ou à la production d'énergie. La combustion de matières organiques qui peuvent se traduire en énergie (ou biomasse) intervient en revanche seulement dans 5% des décès prématurés au niveau mondial, mais atteint des taux nettement plus élevés en Amérique du Sud et en Afrique.

La déforestation a abouti à une baisse de 30% des particules fines

L'étude rappelle également qu'aux 3,3 millions de décès liés à la pollution extérieure viennent s'ajouter entre 3 et 4 millions de décès liés à la pollution de l'air intérieur. Et si le contrôle de la qualité de l'air est maintenu à son niveau actuel, 7 personnes sur 10.000 pourraient mourir de manière prématurée en 2050. Selon un article séparé publié dans la revue «Nature Geosciences», le Brésil a réussi à éviter entre 400 et 1.700 décès prématurés chaque année grâce à une réduction importante des incendies liés à la déforestation depuis 2004. Grâce à des mesures par satellite et sur le terrain, des chercheurs dirigés par Dominik Spracklen de l'Université britannique de Manchester ont calculé que le ralentissement de la déforestation avait abouti à une baisse de 30% des concentrations de particules fines dans le sud-ouest du Brésil pendant la saison sèche. 

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