28 Avril 2015 À 16:54
Le choix de la Tunisie comme invitée d’honneur de cette quatrième édition du Festival international de cinéma et mémoire commune de Nador est très significatif. Et pour cause, l’expérience par laquelle elle est passée ces dernières années a abouti à une transition démocratique distinguée, comme le soulignent les organisateurs du festival, qui prévoient à cet effet une conférence intitulée «La leçon tunisienne» pour débattre avec des experts internationaux, des politiciens, des académiciens et des artistes tunisiens de cette expérience démocratique. «C’est, d’ailleurs, l’objectif du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et pour la paix depuis sa création, afin de célébrer la mémoire de la Méditerranée, ses hommes et leur rendre hommage pour tout ce qu’ils font ou ont fait tout au long de l’histoire.
Ce festival a été créé pour constituer un espace d’échange et de questionnement sur tout ce qui se passe dans cette région et le faire connaitre de tout un chacun, afin de tisser des ponts d’amitié et de solidarité entre les peuples, et ce en pensant ensemble aux problématiques qui peuvent nous séparer et disloquer nos peuples. Nous essayons, chaque année, de développer notre thématique, en rapport avec ce qui se passe comme événements d’actualité. C’est une opportunité pour une meilleure compréhension de soi et de l’autre pour plus de tolérance», précise Abdesslam Bouteyeb, directeur général du Festival et président du Centre de la mémoire commune pour la démocratie et la paix. D’où le choix de films, en majorité, visant à rapprocher les distances et créer un espace de discussion, d’échange, de débat et de réflexion. Ainsi, longs métrages et documentaires, réalisés en 2013-2014 par des cinéastes marocains, africains et méditerranéens, seront projetés au cours de cette édition et départagés, respectivement, par deux jurys spécialisés, dont le premier est présidé par l’écrivain et chercheur Mohamed Tozi et le second par Ali Safi. La Commission scientifique sera, par ailleurs, chapeautée par le journaliste et chercheur soudanais Talha Jibril.
Les trois présidents seront accompagnés par des penseurs, cinéastes, politiciens et artistes venant d’Afrique et d’Europe. Comme chaque année, le festival rend hommage à des personnalités qui ont brillé dans le monde des arts et de la culture. Le choix s’est, ainsi, porté sur l’actrice égyptienne Nabila Oubaid qui a énormément donné au septième art, l’artiste Marcel Khalifé, en sa qualité d’ambassadeur de paix, le cinéaste marocain Saâd Chraibi pour son militantisme pour l’égalité et la liberté, puis tous les comédiens, réalisateurs, producteurs et techniciens qui ont travaillé dans la série «Tamimount», et ce pour les récompenser quant à leur lutte pour rehausser la langue et la culture amazighes. Seront, également, consacrés lors de cette édition, la présidente de l’Institut argentin de cinéma et des arts audiovisuels, Lucrecia Cardoso, et l’homme de médias Ali Hassan, connu pour son émission «Cinéma du jeudi», puis le comédien Mohamed Choubi qui s’est distingué dans différents rôles cinématographiques. Une reconnaissance ira, aussi, à la chanteuse amazighophone Mimount Selouane et au Festival panafricain du cinéma, ainsi qu’à la Télévision de Ouagadougou. Au cours de cette édition sont prévues des tables rondes qui permettront au public de suivre le débat sur les différentes dynamiques africaines et méditerranéennes, des ateliers d’initiation à la réalisation et à l’écriture scénaristique animés par des spécialistes en la matière, des formations dédiées aux «métiers et pratiques des médias», une soirée poétique et des actions caritatives.