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Le SNPM critique l'inertie du gouvernement face aux défis du secteur des médias

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le SNPM a rendu public son rapport annuel sur la liberté de la presse et de l’information au Maroc pour la période allant de 3 mai 2014 au 3 mai 2015.

Présentation hier à Rabat du rapport sur la liberté de la presse et de l'information. Ph. Kartouch

30 Avril 2015 À 19:08

Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a présenté jeudi à Rabat, son rapport annuel sur la liberté de la presse au Maroc. Lors d'une conférence de presse tenue à la veille de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébré le 03 mai de chaque année, le syndicat a passé en revue la situation de la presse au Maroc, tant au plan législatif qu'à celui des contraintes auxquelles les journalistes font face lors de l'exercice de la profession, ou pour ce qui est de la situation dans différents établissements de presse publics ou privés.

Selon le document, au moment où la société réclame une consolidation de la liberté de la presse, la situation juridique, législative et au niveau de la pratique réelle de cette liberté, demeure en deçà des attentes. La vive déception ressentie auprès du SNPM s’explique par la stagnation de la situation de la liberté de la presse, malgré l’évolution des revendications démocratiques de la société tout entière et la réforme constitutionnelle qui garantit la liberté de la presse (article 28). Le SNPM critique l'inertie du gouvernement face aux aspirations exprimées aussi bien par l’opinion publique que par les professionnels du secteur. Il regrette aussi l’absence de stratégies de réforme.

Sur le plan législatif, le SNPM s’est intéressé au projet de loi relatif au Code de la presse et de l’édition, au projet du statut du journaliste professionnel ainsi qu’au projet de loi sur le Conseil national de la presse. Bien qu’il qualifie de positive la mouture du projet de loi de Code de la presse, le Syndicat demeure inquiet quant à un éventuel recours à d’autres textes de loi en cas de procès intentés aux journalistes (notamment le Code pénal ou la loi relative à la lutte contre le terrorisme).

S’agissant du Conseil national de la presse, le SNPM estime que «les journalistes devront être les principaux responsables de ce Conseil», note le rapport en ajoutant que l’encadrement déontologique professionnel devrait primer l’encadrement légal. L’objectif poursuivi par le SNPM est la consécration de l’autorégulation du Conseil. Par ailleurs, le rapport du SNPM déplore les tergiversations du gouvernement dans le secteur de l’audiovisuel. Le Syndicat impute le retard de la réforme à l’attitude négative de l’exécutif, qui «s’est concentré plus sur les questions d’ordre idéologique». Le document montre du doigt le retard constaté dans l’implémentation des dispositions constitutionnelles relatives à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle.

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