26 Novembre 2015 À 19:26
Ce grand rassemblement international de deux jours, qui se tient pour la première fois en terre africaine, se propose notamment de scruter les moyens à même de développer de nouveaux modèles de partenariats économique et industriel sino-africains dans l’optique de créer une véritable valeur ajoutée. S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économique numérique, Moulay Hafid Elalamy, a estimé que la participation massive à ce Sommet de personnalités de haut rang et de chefs d’entreprises «témoigne, si besoin est, d’un acte d’engagement clair au développement de partenariats et de courants d’affaires sino-africains féconds et mutuellement avantageux».
L’organisation de cet événement d’envergure s’intègre dans une démarche volontariste et stratégique menée au plus haut niveau de l’État marocain et visant à consacrer la coopération Sud-Sud comme base de codéveloppement et de co-émergence et de tirer le plein potentiel du partenariat Maroc-Chine-Afrique tant au niveau bilatéral que trilatéral, comme elle s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national d’accélération industrielle 2014-2020 et qui compte parmi ses chantiers stratégiques le raffermissement du partenariat économique Maroc-Chine et l’attraction des investissements directs étrangers (IDE) chinois au Maroc, a-t-il dit.
Ledit Plan, a ajouté le ministre, a pour ambition notamment de renforcer et de décliner la vocation africaine du Maroc, avec le souci constant d’agir dans le sens d’une meilleure intégration régionale interafricaine, et de création de valeur partagée. Par ailleurs, lors du premier panel qui a immédiatement suivi la séance d’ouverture et qui avait pour slogan «Afrique-Chine, le nouveau paradigme», le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a souligné que le continent africain, qui recèle d’immenses potentialités et d’importantes ressources naturelles et humaines, est devenu un grenier et une terre de prédilection pour les investisseurs internationaux. Tout en rappelant que l’Afrique est en pleine croissance, M. Duncan a appelé de ses vœux l’intégration et la fusion des cinq sous-régions économiques du continent pour instaurer un marché commun susceptible de drainer de plus en plus d’investissements et de conforter la véritable ruée des chefs d’entreprises étrangères. Abondant dans le même sens, le secrétaire exécutif de la Commission des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), Carlos Lopes, a fait savoir que les investissements chinois en Afrique restent très faibles et ne représentent que 0,7% du stock de ses investissements dans le monde, malgré le fait que les échanges commerciaux entre le continent et l’Empire du Milieu aient enregistré 220 milliards de dollars en 2014. Il a toutefois relevé qu’on assiste aujourd’hui à une transformation structurelle et inclusive des économies africaines et surtout à un revirement de la stratégie de Pékin tendant à promouvoir ses investissements en Afrique, à cause notamment du coût de la main-d’œuvre.
L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, s’est attardé, quant à lui, sur la Chine en tant que deuxième puissance économique du monde et le Maroc comme passerelle et hub de codéveloppement vers l’Afrique. Dans la même foulée, le PDG de la BMCE, Othman Benjelloun, a souligné que le partenariat sino-africain doit être foncièrement «triangulaire pour caractériser la dimension stratégique aussi bien que géographique d’un tel partenariat». «À la confluence des voies et des cultures atlantiques, européennes, africaines et arabes, le Maroc apparait tout indiqué pour être au cœur du partenariat sino-africain», a précisé M. Benjelloun.