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Menace sur la sécurité alimentaire mondiale

L'accélération du réchauffement climatique fait peser de fortes incertitudes sur la production agricole mondiale dans les prochaines décennies, avertissent des scientifiques, certains jugeant inévitables de profonds changements de la société pour y faire face.

Pour faire face à l'insécurité qui pèse sur l'alimentation mondiale, les scientifiques n'écartent pas un recours plus étendu aux organismes génétiquement modifiés.

16 Février 2015 À 18:51

«Nous pourrons nourrir le monde en 2050, mais pour cela il faudra prendre des mesures pour minimiser les effets du changement climatique sur la production agricole», a estimé Jerry Hatfield, directeur du Laboratoire national américain pour l'agriculture et l'environnement, cité par l'AFP. Au niveau mondial, la capacité actuelle d'utilisation des terres et la productivité vont continuer à dégrader les sols, a-t-il ajouté. Face à cette situation, la FAO a décidé de déclarer 2015 «Année internationale des sols». Le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, estime qu'aujourd'hui plus de 805 millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition. La croissance de la population mondiale nécessitera une augmentation d'environ 60% de la production alimentaire. Au Maroc, et dans le cadre du Plan Maroc vert, le projet de la «Carte de fertilité des sols cultivés au Maroc» est réalisé dans le cadre d’une convention de Recherche et Développement signée, en juin 2007, entre le ministère de l’Agriculture et l'OCP. Cette carte permet d'affiner les connaissances de la fertilité des sols cultivés estimés à 8,7 millions d’hectares (www.fertimap.ma).

La sécheresse, le plus grand danger

«Si nous pouvons, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, freiner le réchauffement, nous pourrions avoir plus de temps pour trouver des solutions», selon Kenneth Kunkel, climatologue de l'Agence américaine océanographique. Mais cela ne paraît pas se produire vu l'absence de consensus dans la société pour agir contre le changement climatique, a-t-il déploré. James Gerber, expert agricole de l'Université du Minnesota, a noté que parmi les mesures utiles face au risque de crise de la production alimentaire figuraient une réduction de l'énorme gaspillage dans la consommation et une diminution de viande rouge dans le régime alimentaire. Cela permettrait de réduire la taille des cheptels et leur impact environnemental. Ils sont responsables de 15% des émissions mondiales de méthane, un puissant gaz à effet de serre. 

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