03 Septembre 2015 À 16:09
Nouveau rebondissement dans l’affaire de rupture par les Pays-Bas de l’accord de sécurité sociale qui les lie au Maroc. Le gouvernement serait revenu à la charge en annonçant que la rupture sera bel et bien effective à partir du 1er janvier 2016.
L'information nous a été confirmée par Abdou Menebhi, président du Centre euro-méditerranéen de migration et développement (EMCEMO), basé à Amsterdam. «Nous dénonçons cette décision du gouvernement néerlandais visant la rupture de l’accord de 1972 qui lie le Maroc aux Pays-Bas. Une décision unilatérale qui est en contradiction avec les accords de l’Union européenne de non-discrimination», nous déclare Menebhi. Ce dernier rappelle que les négociations marathoniennes entre les deux pays n’auraient pas abouti, puisque le gouvernement des Pays-Bas a laissé jusqu’au 1er septembre à la partie marocaine avant de poursuivre la procédure de rupture de l’accord. «À cette date, aucune avancée notable n’a été enregistrée.
Du coup, le gouvernement néerlandais a décidé de revenir à la charge en poursuivant la procédure d’annulation de l’accord qui prendra effet à partir du 1er janvier 2016», précise la même source. Pour rappel, les Pays-Bas avaient décidé récemment de réduire de 40% les allocations familiales des enfants de Marocains travaillant aux Pays-Bas. La justice néerlandaise a par la suite rendu des jugements annulant cette mesure, confirmés par la Cour d'appel d'Utrecht. Le gouvernement a ainsi décidé d'indemniser les concernés et leurs ayants droit. Cette décision n’était pas une victoire pour les MRE, puisque le gouvernement des Pays-Bas est revenu à la charge en annonçant qu’une loi sera opérationnelle dans quelques mois et devra annuler l’accord de 1972. Une loi qui a été d’ailleurs approuvée par le Parlement.
À l’époque, Anis Birou, ministre des MRE, s’était révolté contre cette décision et nous avait fait part de ses inquiétudes tout en nous confirmant que le Maroc défendrait les acquis et intérêts des MRE et n'allait pas lésiner sur ses efforts pour annuler cette décision. Des discussions ont alors été menées, mais qui n’auraient pas véritablement abouti, selon Menebhi qui déplore à une diplomatie marocaine «atone et molle». «Le Maroc avait le pouvoir de faire pression sur les Pays-Bas, mais il a raté cette occasion. Nous ne disposons pas d’une position claire de la part du gouvernement marocain. Nous avons adressé plusieurs lettres au gouvernement notamment à Abdelilah Benkirane. Ils nous ont affirmé que nos acquis seraient défendus. Aujourd’hui, il s’avère qu’ils ont échoué», s’insurge Menebhi. Nos demandes d’information auprès d’Anis Birou, ministre des MRE, n’ont pas abouti.