08 Mars 2015 À 14:39
Afin de sensibiliser les élèves aux dangers que représente le phénomène de la corruption, l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), en collaboration avec l'Académie régionale de l'éducation et la formation (AREF) de la région de Rabat et le consulat général de France à Rabat, a distribué mercredi dernier un lot de 450 bandes dessinées à plusieurs établissements scolaires de la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër.Intervenant à cette occasion, le directeur de l'AREF, Mohamed Aderdour, a indiqué que cette initiative «vise à sensibiliser les jeunes aux dangers du phénomène de corruption, à travers des activités éducatives et des moyens pédagogiques». De son côté, le consul général de France à Rabat, Didier Larroque, a fait savoir que cette opération, qui a débuté en octobre dernier, a permis de distribuer quelque 5.000 copies de bandes dessinées intitulées «Nisrine et la corruption» en langues arabe et française. Environ 2.500 élèves ont bénéficié de cette opération, a-t-il précisé, mettant en avant l'importance d'étendre cette initiative. Le chef de l'Unité de coordination et de la coopération nationale, Jamal El Moussaoui, a, pour sa part, affirmé que cette initiative s'inscrivait dans le cadre de la poursuite du programme de sensibilisation, qui concerne sept régions du Royaume et comprend diverses activités ludiques et artistiques.
À noter qu’en termes de corruption, le Maroc se positionnait à la 80e place sur 175 pays en 2014. Soit 9 places de gagnées par rapport à 2013. Il est devancé dans ce classement par 13 pays africains et 8 pays de la région MENA. «Ces résultats ne doivent conduire à aucune conclusion hâtive. Notre pays stagne toujours dans une corruption endémique et généralisée», indiquait Transparency Maroc dans un communiqué de décembre 2014. En effet, à en croire les résultats du baromètre mondial de la corruption 2013 publié par Transparency International, la corruption est perçue comme un phénomène très répandu, mais dont l’intensité varie fortement selon la nature du système de gouvernance de chaque pays. Au Maroc et sur 1.004 personnes interrogées, 49% déclare avoir eu recours au «pot-de-vin» dans leurs relations.
Le Baromètre fait aussi ressortir que 89% des sondés estiment que la corruption a stagné ou augmenté, contre seulement 11% qui déclare qu’elle a baissé. Pour la majorité des personnes interrogées (72%), l’action du gouvernement dans la lutte contre la corruption est jugée inefficace. Les résultats obtenus par le Maroc sont alarmants pour quasiment tous les secteurs. Les plus touchés sont la santé et la police, avec une note de 4,2 sur 5, que 61% des personnes sondées estiment comme extrêmement corrompus. Les administrations publiques (4,1/5), le système judiciaire (4/5), les partis politiques (3,9/5) et le système éducatif (3,7/5) sont des secteurs clairement dénoncés comme étant très corrompus. Le sondage fait ressortir également que, pour engager les pouvoirs publics à intensifier la lutte contre la corruption, plus de 60% des personnes interrogées se disent prêtes à se mobiliser dans des actions publiques telles que des manifestations, des pétitions…