Spécial Marche verte

Uber indésirable à Casablanca

L’avenir de l’application Uber, lancée en grande pompe il y a quelque temps à Casablanca, est aujourd’hui compromis. La wilaya du Grand Casablanca vient de reconnaître le caractère illégal des activités d’Uber et brandit la carte des sanctions. La société, quant à elle, se dit ouverte au dialogue et déclare respecter la législation locale. Face à ces tractations, les syndicats de taxis sont également montés au créneau pour dénoncer Uber et menacent de faire grève.

06 Août 2015 À 17:42

Le torchon brûle entre la wilaya du Grand Casablanca et la filiale marocaine de la start-up californienne Uber. Quelques jours après son lancement en grande pompe à Casablanca, l’application mobile qui relie des particuliers et des transporteurs est aujourd’hui menacée de mettre la clé sous le paillasson. En effet, les autorités locales de la métropole ont statué sur ce qui risque de devenir un feuilleton interminable de tractations entre Uber et la corporation des taxis, comme cela fut le cas aux États-Unis et en France notamment. «Les autorités de Casablanca, dans le cadre de leur mission de préserver le respect des lois et règlements régissant le transport à l’intérieur de la ville, ne ménageront aucun effort pour lutter contre toute activité illicite pouvant porter préjudice au fonctionnement normal du secteur», précise un communiqué de la wilaya publié le mardi 4 août.

Cette dernière regrette que la société n’ait pas déposé de demande d’autorisation pour l’exercice de transport public à Casablanca «conformément aux lois et réglementations en vigueur», de ce fait les activités de la société en question sont «illégales et exposent ses responsables ainsi que les chauffeurs impliqués dans ce genre de transport aux sanctions prévues par la loi en vigueur», tance la wilaya.

L’information est tombée tel un couperet pour Uber qui ambitionnait dans un passé très récent de révolutionner le secteur et apporter une touche qualitative et sécurisée à ce secteur décrié souvent par les usagers casablancais. Sa réponse n’a pas tardé, le lendemain, mercredi 5 août. «Nous sommes une société technologique qui fournit un service d’information via son application mobile à des sociétés de transport ayant un agrément de transport touristique octroyé par le ministère du Tourisme. Nous respectons la législation locale et notre technologie est ouverte à tout type de véhicule ayant une licence de transport. De même, tous les chauffeurs employés par les sociétés de transport touristique détiennent une carte d’autorisation pour chaque véhicule, fournie par le ministère de l’Équipement et du transport et présentent une fiche anthropométrique prouvant qu’ils ont un casier judiciaire vierge. Ils passent également des entretiens avec l’équipe d’Uber avant de pouvoir intégrer la plateforme», se défend Uber.

Toutefois, l’entreprise n’aurait pas contacté les autorités locales. Pas très judicieux quand on sait le passé tumultueux d'Uber avec les autorités suite à son implantation dans certains pays. Cette dernière tente toutefois d’apaiser les tensions. «En tant que société technologique travaillant avec le secteur du transport, nous souhaitons discuter avec les différents régulateurs afin de continuer à travailler dans un cadre légal adéquat», déclare Uber. Quoi qu’il en soit, l’aventure d’Uber au Maroc fera-t-elle pschitt à cause de ce différend avec la wilaya ? En tout cas, même si une entente est trouvée, la corporation promet d’engager tous les moyens nécessaires pour compromettre l’avenir d’Uber au Maroc. 

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