10 Septembre 2015 À 16:26
Le coup d’envoi fut donné par deux groupes exceptionnels, notamment Roberto Gatto «Perfec'Trio» et Marabout Orkestra, respectivement, sur la scène BMCI Palais et BMCI Ville. Un avant-goût aussi subtil qui a donné le ton et allumé la flamme des concerts de rêve qui ensorcellent, durant les cinq jours du festival, les nuits de la magique cité du Détroit.
En effet, et comme partout où il est invité à se produire, le super batteur italien Roberto Gatto a pu séduire avec son groove électrique sur la scène du BMCI Palais, accompagné par ses deux musiciens virtuoses, le pianiste Alfonso Santimone et le bassiste Pierpaolo Ranieri. Pas étonnant pour cet Italo-Newyorkais dont la longue carrière a été parsemée de succès et de découvertes. Et pour cause, la double culture dont il a été nourri dans les deux cités, Rome et New York, qui sont pour quelque chose dans la création de son propre style expérimentant de nouveaux sons, mais sans pour autant perdre attache avec la tradition. Ce qui donne lieu à de grands moments d’énergie et de groove où le lyrisme ne manque pas de prendre part, comme a pu l'apprécier jeudi soir le grand public de Tanger.
Au même moment, sur la scène gratuite BMCI Ville, les milliers de spectateurs avaient eu droit, avec Marabout Orkestra, à un répertoire original qui traverse l’Afrique et les tropiques. Tout un périple de genres musicaux passant par l’afrobeat, l’éthio-funk, les rythmes subsahariens et une improvisation jazz des plus professionnelles. Après ces deux belles introductions à l’univers du jazz, la soirée d’ouverture fut ponctuée par «MoonArra» sur la scène BMCI Ville, «Sumrrá» sur la scène Renault, «Ruby Landen» à Tanjazz Pub et «Maciej Obara & Dominik Wania» à Tanjazz Club, tous aussi distingués les uns que les autres dans leur prestation.«Nous sommes assez satisfaits de cette ouverture qui représente pour nous le jour thermomètre du festival. C’est aussi la soirée test sur le plan technique et logistique. Tout s’est très bien passé sur le plan artistique et on a eu droit à de beaux concerts.
Notre objectif, à travers cet événement, depuis sa création, est de rendre à cette ville ses lettres de noblesse, du temps où elle était une ville internationale par excellence. Nous n’avons pas assez de moyens pour faire appel à de grandes stars internationales. Mais même avec un budget réduit, nous faisons en sorte que notre festival soit un creuset de découverte et de mise en valeur de potentialités artistiques dans le jazz, qui peuvent devenir un jour de grandes têtes d’affiche. Je crois que nous sommes sur la bonne voie, puisque tout le monde est content et satisfait. D’ailleurs, nous avons déjà reçu les compliments des autorités de la ville, qui considèrent Tanjazz comme un ambassadeur de notre pays. C’est une vraie motivation pour aller de l’avant», souligne le directeur du Festival, Nacer Amiar.