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Une majorité hétéroclite dirigera le Conseil régional de Casablanca-Settat

Le secrétaire général du PAM, Mustapha Bakkoury, a été élu, lundi, président du Conseil de la région de Casablanca-Settat avec 40 voix contre 34 voix pour son rival du PJD, Absdessamad Haïkar. Il a pu avoir l’appui des élus de six partis alors que l’opposition au sein du Conseil reste composée de deux formations politiques.

Mustapha Bakkoury, visiblement à l'aise dans son nouveau fauteuil de président du conseil de la région de Casablanca-Settat Ph. Seddik

14 Septembre 2015 À 19:20

La toute première réunion des 75 membres du Conseil de la région de Casablanca-Settat a eu lieu hier au siège de la wilaya de Casablanca, avec comme unique point à l’ordre du jour l’élection du président et de neuf vice-présidents. L’opération de vote a permis l’émergence d’une majorité (au sein de la région) composée de 40 élus qui a porté le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM,) Mustapha Bakkoury, à la tête du Conseil régional de Casablanca-Settat, face à son rival Abdessamad Haïkar, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD).

Cette majorité, composée de 40 élus (sur 75 membres qui composent le conseil de la région) est composée du PAM avec 19 sièges, du parti de l’Istiqlal 11 sièges (le 12e istiqlalien, Rachid Filali, l’ancien wali d’Agadir, s’est abstenu), de l’UC avec ses 4 sièges et de l’USFP avec ses 3 sièges. Elle a pu avoir également le soutien de deux membres du RNI. Il s’agit de l’ancien ministre de la Jeunesse et du sport, Moncef Belkhayat, et Ilham Bedraï (élue sur la liste de Moncef Belkhayat dans la circonscription d’Anfa). Le MP a aussi rejoint cette majorité à travers son seul élu membre du Conseil de la région, Benchalha Miloudi (élu dans la circonscription de Benslimane).

En revanche, l’opposition détient 34 sièges représentés par le PJD (30 sièges) et quatre élus du RNI. À l’issue du vote, Moncef Belkhayat a donné des déclarations expliquant que son vote n’a fait que respecter les consignes des coordonnateurs du parti sur le plan local ainsi que les consignes qu’il a eues du président du parti, Salaheddine Mezouar. Des propos qui ont été aussitôt démentis par son camarade du parti, Mohamed Haddad. Ce dernier a soutenu qu’il n’y avait aucune réunion des coordonnateurs du parti sur le plan local et que sur le plan central la consigne était de voter pour le candidat présenté par les partis de la majorité gouvernementale à Casablanca-Settat, à savoir Abdessamad Haïkar. Lors de la séance consacrée à l’élection du président, M. Belkhayat a passé un mauvais quart d’heure puisqu’il a été hué par des citoyens venus assister au déroulement du vote (la loi organique sur la région l’autorise). Une partie du public n’a pas apprécié que les élus du RNI votent pour le candidat du PAM.

Au-delà des résultats du vote, le Conseil de la région va travailler en ayant une opposition claire composée des 30 élus du PJD et de quatre élus membres du RNI, face à une majorité composée de six couleurs politiques (PAM, Istiqlal, USFP, UC, RNI et MP). C’est cette majorité qui a également remporté la liste (présentée par Mustapha Bakkoury) des neuf vice-présidents face à la liste présentée par le pjdiste Hamid Zatni. La liste de M. Bakkoury l’a emporté par le même nombre de voix qui l’a porté à la présidence (40 voix contre 34). Le même scénario s’est reproduit pour l’élection du secrétaire et de son adjoint.

Par ailleurs, on reproche déjà à cette majorité le fait de ne pas avoir respecté les recommandations de l’article 19 (alinéa 6) de la loi organique sur la région. Ces dispositions insistent sur le fait que les listes comportant les candidats à la vice-présidence doivent comporter, au moins, un tiers dédié aux femmes. Or la liste présentée par M. Bakkoury ne comportait que deux femmes. 

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