Fête du Trône 2006

Le PSU appelle de ses vœux la concrétisation de l’union de la gauche

Pour mettre en œuvre son projet sociétal, la gauche marocaine doit resserrer les rangs, estime Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU). Mais, selon elle, il n’est pas question d’accepter une quelconque hégémonie ou «leadership». L’allusion à l’USFP est à peine voilée.

Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié. Ph. Kartouch

13 Janvier 2015 À 19:39

L’édification d’un grand pôle de gauche au Maroc demeure un vœu pieux. La volonté d’unifier la gauche est affichée par ses leaders politiques, mais cet objectif reste hors de portée pour le moment. Les composantes de la gauche ne parlent pas de la même voix. Elle est, en effet, divisée en deux camps. Le premier ambitionne depuis des années de créer un grand parti sous la direction de l’Union socialiste des forces populaires. Et c’est, d’ailleurs, dans ce cadre que s’inscrit la fusion entre l’USFP, le parti travailliste et le parti socialiste en 2013. Mais, l’ambition de créer un pôle de gauche ne semble pas pour le moment la priorité du parti de la rose qui vit depuis quelques mois au rythme des guéguerres intestines qui menacent sa cohésion. Le deuxième camp écarte pour le moment la possibilité de la fusion favorisant une nouvelle forme d’alliance. Le Parti socialiste unifié (PSU), le parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS) et le Congrès national ittihadi (CNI) sont rassemblés dans le cadre d’une fédération depuis mars 2014. La nécessité de l’unification de la gauche s’impose pour mettre en œuvre son projet sociétal, d’après Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU. Mais pas question, pour elle, d’accepter une quelconque hégémonie ou «leadership», faisant, ainsi, allusion au parti de la rose.

La chef de file du PSU n’a pas hésité à épingler l’expérience des ittihadis au sein des différents gouvernements. Elle explique que ce parti, à l’instar de ce qui s’est passé pour la gauche dans d’autres pays au monde, a dû s’accommoder avec le système néolibéral et changer d’orientation. Elle donne pour exemple le dossier de la privatisation qui a été mené et défendu par un ministre socialiste. «La gauche doit présenter l’alternative au système néolibéral», a-t-elle martelé à plusieurs reprises lors du forum de la MAP tenu hier à Rabat.Mais, comment la gauche au Maroc peut-elle concrétiser ses ambitions alors qu’elle est en perte de vitesse sur le plan électoral ? La gauche peine, en effet, à décrocher de bons scores aux élections. Sa voix semble de moins en moins audible auprès des électeurs. Nabila Mounib – qui tire à boulets rouges sur l’échiquier politique marocain et pointe du doigt les irrégularités de l’opération électorale - pense qu’il est temps de s’ouvrir sur les élites et de moderniser les moyens pour pouvoir percer dans la société.

Elle estime qu’il est difficile de concrétiser les objectifs tracés en raison, entre autres, de la difficulté d’encadrer les citoyens à cause de la faiblesse des moyens financiers. En dépit des contraintes, le PSU compte participer aux prochaines échéances électorales. Les élections locales seront un énième test pour la gauche. Rappelons qu’en 2009, les scores obtenus étaient en deçà des aspirations. L’USFP n’était parvenu à obtenir que 11,6% des votes. Les autres partis de la gauche ont obtenu de faibles taux : le PPS 4%, le FFD, 2,4%, l’union PADS/CNI/PSU, 1,7%, le Parti travailliste, 1% et le Parti socialiste, 0,3%. Lors des législatives anticipées du 25 novembre 2011, l’USFP n’avait réussi à obtenir que 9,87% des voix, se classant à la cinquième place. Le PPS s’était contenté de 4,55% des voix, tandis que le Parti travailliste en avait obtenu 1% et le FFD 0,25%. 

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