11 Mai 2015 À 19:55
Face à la montée au créneau du «courant réformiste» au sein du Mouvement populaire (MP), le secrétaire général du parti, Mohand Laenser, sort enfin de son mutisme. Lors d’un point de presse tenu lundi dernier au siège du parti, le chef de file des Harakis a été ferme en répétant à qui veut l’entendre : «il n’y a pas de crise au sein du parti». Il a toutefois ajouté : «Certes, le parti n’est pas en bonne santé, mais il poursuit sa marche en avant». M. Laenser a par ailleurs minimisé l’ampleur de ce que certains appellent le «mouvement contestataire». «Ce mouvement n’a aucune légitimité lui permettant de s’immiscer dans les affaires internes du parti», lit-on dans un communiqué du secrétariat général du MP. Dans ce sens, on apprend que le parti compte saisir le ministère de l’Intérieur pour interdire aux membres de ce courant de s’exprimer au nom du parti. Pour Mohand Laenser, les protestataires constituent une minorité non représentative qui réagit de façon hors la loi.
«Il est tout à fait légitime de remettre en question le leadership du parti, mais à condition que cela soit fait selon les lois et procédures en vigueur», a-t-il indiqué, précisant que certaines figures du «mouvement contestataire» ne font plus partie du MP, comme Saïd Oulbacha, ex-ministre de l’Emploi qui a démissionné du parti en 2012, au lendemain de la formation de la première version du gouvernement de Benkirane. Outre le cas de M. Oulbacha, le communiqué du MP cité d’autres militants «qui n’ont pas un poids électoral dans leurs circonscriptions ou qui veulent accaparer les listes nationales des femmes et des jeunes». C’est le cas de Aziz Dermoumi, ex-SG de la jeunesse harakie qui «veut rester à son poste ad vitam aeternam», toujours selon le communiqué.
En tout cas, Mohand Laenser a tenu à défendre sa légitimité de SG du Parti, élu conformément aux statuts. D’après lui, les contestataires n’ont aucune légitimité et se mobilisent pour défendre leurs propres intérêts, d'autant que certains d’entre eux espéraient obtenir un portefeuille ministériel. Le responsable partisan a minimisé l’importance de ses opposants dont les revendications sonnent comme une fausse note, nuisible à la pratique politique. Ce qui explique son refus de s’asseoir avec eux autour d’une même table. «Je ne saurais mettre des individus sur un pied d’égalité avec les instances du parti», a-t-il martelé. Faut-il rappeler ici que les contestataires ont adressé une lettre au chef de file de la formation à travers laquelle ils l’ont appelé à tenir une réunion pour sauver le parti qui traverse selon eux une zone de turbulence ? Sur un autre registre, Mohand Laenser est resté très réservé sur le remaniement ministériel attendu, en affirmant que le dossier était désormais entre les mains du souverain et du Chef de gouvernement. La seule annonce qu’il a faite concerne le remplacement de Mohamed Ouzzine, ex-ministre de la Jeunesse et des sports par un autre ministre issu du MP.