Conférence Internationale Du Sucre

La géopolitique de la guerre et le droit des conflits armés

Lahcen AQARTIT,
Responsable administratif et financier HEM RABAT.

La dynamique mondiale n’obéit pas au hasard, c’est du moins ce que l’histoire nous enseigne. Celle-ci fut définie comme la «science du savoir des lois objectives de l’évolution des sociétés humaines». Selon ce sens, l’histoire n’est pas seulement un réservoir des mémoires collectives, voire un référentiel de notre passé, mais aussi un instrument de connaissance, de projection vers le futur, dans la mesure où elle prêche la dynamique des sociétés, la rigueur des faits et le combat des nations pour leurs futurs.

les cartes géographiques des conflits et des guerres démontrent que les empires, les États, les puissances, les civilisations se construisent et se détruisent autour des besoins stratégiques de chaque épisode de l’évolution de la société humaine.

09 Avril 2015 À 18:50

L’approche historique de la violence ou du phénomène de la guerre démontre une réalité inéluctable, celle de sa nécessité comme générateur de l’histoire ou bien celle d’un instrument de maintien du statu quo. Dans le premier cas, c’est une véritable «accoucheuse de l’histoire» telle qu’elle a été définie par Karl Marx et dans le second cas comme un instrument de résistance des forces conservatrices. La logique des conflits constitue le cœur battant de l’histoire, d’où découle le but ultime des nations de faire l’histoire ou de subir ses effets. Le cycle de vie des puissances dépend de leurs capacités d’action, de leurs pouvoirs, les unes sur les autres. Sous cet angle, l’approche historique des conflits entre nations permet de déceler au moins deux principales constantes, l’une renvoyant vers l’autre. La première est celle de l’enracinement du phénomène de la violence dans la société humaine et la deuxième porte sur la substance de ces conflits. Entre ces deux paramètres, une relation dialectique s’est installée au fil des siècles, reflétant les spécificités de chaque épisode de notre histoire. Ainsi, cette approche démontre qu’historiquement les individus, les communautés ou encore les peuples, se livrent à la violence, pour assurer leur survie, leurs approvisionnements en eau, en gibier, et à un moment plus avancé de l’histoire humaine, pour assurer les routes de commerce, les matières premières, ou encore l’espace vital dans une phase ultérieure.

Dans ce sens, les cartes géographiques des conflits et des guerres démontrent que les empires, les États, les puissances, les civilisations se construisent et se détruisent autour des besoins stratégiques de chaque épisode de l’évolution de la société humaine. Pour appréhender scientifiquement le phénomène de la guerre et de ses enjeux, il est impératif d’associer le paramètre de l’histoire, de la géographie, voire de la géopolitique dans l’étude de chaque conflit, étant donné leurs caractères opératoires et la pertinence des résultats que leur usage offre. Sous cet angle, l’énigme de la guerre ne peut être dissociée de celle de la politique, n’est-elle pas «la continuation de la politique par d’autres moyens» ? Telle qu’elle a été définie par le spécialiste des guerres Clausewitz.

Les puissances du 20e siècle avaient beau vouloir vêtir de velours les guerres, soit à travers l’autel de la préservation des valeurs du monde libre, soit à travers celui de la libération des nations sujettes à des «dictatures» ou encore sous prétexte d’imposer le respect des droits de l’Homme. Le droit international a servi ces puissances pour dissimuler la substance, voire l’objectif des guerres qui, du jour au lendemain, peuvent être menées, du moment que le droit des conflits armés, dit «droit humanitaire», masque les atrocités et adoucit les douleurs. Entre une guerre humaine et une autre inhumaine, la puissance triomphera, tant que les interprètes du droit de la guerre, les organismes des droits de l’Homme, les instances humanitaires s’épuiseront à calculer, les uns, les violations, les autres les cadavres et les mutilés de guerre. Tout est interdit, sauf ce que la géopolitique de la guerre autorise. Autrement dit, les intérêts stratégiques priment l’éthique et passent en premier, devançant la morale et le droit. Une mission alors impossible, le droit international n’arrête pas la force, mais prétend régulariser son usage.Cependant, la guerre n’est entreprise que pour atteindre des objectifs militaires, à savoir obliger l’ennemi de se rendre ou l’anéantir.

Le but ultime alors de l’option militaire est de changer la donne, sur un territoire donné, en l’occurrence, les rapports de forces. Il s’agit alors dans le langage de la géopolitique des enjeux géopolitiques, qui ne sont autres que «Les rivalités de pouvoirs ou d’influence sur des territoires et les populations qui y vivent», telles que les définit Yves Lacoste. La guerre est un acte, voire un instrument politique pour parvenir à un objectif politique. Celui-ci détermine l’usage et la taille de la force, ainsi que les moyens déployés. L’étendue de l’action militaire n’obéit à aucune «recette» préétablie, sauf celle de la finalité politique de l’État ou de la mouvance politique qui l’a proclamée. À cet effet, Clausewitz n’a pas hésité à écrire que la guerre est «un acte de violence et il n’y a pas de limites à la manifestation de cette violence. Chacun des adversaires fait la loi de l’autre, d’où résulte une action réciproque qui, en tant que concept, doit aller aux extrêmes».

La régularisation de la violence par le droit international laisse nourrir les paradoxes, quant à ses principes directeurs, à l’interprétation de ses dispositions, ainsi qu’à l’application des résolutions émanant des instances internationales, à leurs têtes l’ONU. À c’est égard, il est très important de rappeler que le principe de la non-ingérence dans les affaires internes des États est le produit des combats tiers-mondistes et du bloc soviétique de l’époque bipolaire des relations internationales, et ce pour permettre aux peuples de «disposer d’eux-mêmes» et de «s’autodéterminer» librement et indépendamment et d’empêcher, par conséquent, toute atteinte à la souveraineté des États comme le stipule explicitement l’article 2-7 de la Charte des Nations unies : «Aucune disposition de la présente charte n’autorise les Nations unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État.» À ce titre, le principe de «non-ingérence» était essentiellement adopté pour contrer les puissances occidentales, les empêcher d’intervenir sous le prétexte humanitaire, étant donné «ses intentions inféodées aux intérêts géostratégiques et à la logique du deux poids deux mesures des grandes puissances». L’armée ne part pas à la guerre sans prétexte, celui-ci revêt une importance stratégique, voire vitale, avant et après la guerre. D’une part, l’envoi des troupes nécessite une motivation morale mobilisatrice et, d’autre part, il permet de dissimuler des ambitions politiques non avouées.

Le lexique du droit international, tel qu’il est interprété par les capitales mondiales, reflète les divergences quant à la portée des concepts, souvent défendus par les spécialistes en la matière. Cependant, derrière cette guerre de concepts, à savoir, le «devoir», le «droit d’ingérence», voire «l’assistance humanitaire», se dessinent les objectifs géostratégiques des puissances occidentales, discréditant, de facto, l’action humanitaire. Ainsi, l’opération militaire Unified Protector conduite en 2011 en Libye par l’OTAN, pour la mise en œuvre de la résolution 1973 et les conséquences qui s’ensuivirent reflètent le machiavélisme occidental, quant à la finalité de l’intervention votée par le Conseil de sécurité, dont l’objectif s’est transformé de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne «No-Fly-Zone» au renversement du régime de Mouammar Kadhafi. La substance de cette intervention militaire en Libye n’est autre qu’une guerre menée par la France pour «obtenir le contrôle du pétrole et du gaz», comme l’avait précisé l’ancien Chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, dans un entretien accordé à Euronews le 18 janvier 2013. De même, un scénario a été évité jusqu’à présent en Syrie, où les enjeux géopolitiques apparaissent plus clairs. Il s’agit, de plusieurs projets élaborés par les États-Unis et leurs alliés, pour imposer au Conseil de sécurité l’adoption d’une résolution sous le chapitre 7, permettant une action militaire contre le régime syrien. Il est à rappeler que depuis 2011, au moins 4 projets sur la mise en place d’une «zone d’exclusion aérienne» ont été avortés par le double véto russe et chinois. Là encore, l’humanitaire n’est que la partie apparente de l’iceberg, car les enjeux géopolitiques de cette guerre farouche, menée par une alliance de «démocraties» et de dictatures, portent sur le contrôle du gaz au Levant et la mise en place de nouveaux gazoducs, étant donné aussi les importantes découvertes de gaz en Méditerranée.

L’approche historique de la violence ou du phénomène de la guerre démontre une réalité inéluctable, celle de sa nécessité comme générateur de l’histoire ou bien celle d’un instrument de maintien du statu quo. Dans le premier cas, c’est une véritable «accoucheuse de l’histoire» telle qu’elle a été définie par Karl Marx et dans le second cas comme un instrument de résistance des forces conservatrices. La logique des conflits constitue le cœur battant de l’histoire, d’où découle le but ultime des nations de faire l’histoire ou de subir ses effets. Le cycle de vie des puissances dépend de leurs capacités d’action, de leurs pouvoirs, les unes sur les autres. Sous cet angle, l’approche historique des conflits entre nations permet de déceler au moins deux principales constantes, l’une renvoyant vers l’autre. La première est celle de l’enracinement du phénomène de la violence dans la société humaine et la deuxième porte sur la substance de ces conflits. Entre ces deux paramètres, une relation dialectique s’est installée au fil des siècles, reflétant les spécificités de chaque épisode de notre histoire. Ainsi, cette approche démontre qu’historiquement les individus, les communautés ou encore les peuples, se livrent à la violence, pour assurer leur survie, leurs approvisionnements en eau, en gibier, et à un moment plus avancé de l’histoire humaine, pour assurer les routes de commerce, les matières premières, ou encore l’espace vital dans une phase ultérieure.

Dans ce sens, les cartes géographiques des conflits et des guerres démontrent que les empires, les États, les puissances, les civilisations se construisent et se détruisent autour des besoins stratégiques de chaque épisode de l’évolution de la société humaine. Pour appréhender scientifiquement le phénomène de la guerre et de ses enjeux, il est impératif d’associer le paramètre de l’histoire, de la géographie, voire de la géopolitique dans l’étude de chaque conflit, étant donné leurs caractères opératoires et la pertinence des résultats que leur usage offre. Sous cet angle, l’énigme de la guerre ne peut être dissociée de celle de la politique, n’est-elle pas «la continuation de la politique par d’autres moyens» ? Telle qu’elle a été définie par le spécialiste des guerres Clausewitz.

Les puissances du 20e siècle avaient beau vouloir vêtir de velours les guerres, soit à travers l’autel de la préservation des valeurs du monde libre, soit à travers celui de la libération des nations sujettes à des «dictatures» ou encore sous prétexte d’imposer le respect des droits de l’Homme. Le droit international a servi ces puissances pour dissimuler la substance, voire l’objectif des guerres qui, du jour au lendemain, peuvent être menées, du moment que le droit des conflits armés, dit «droit humanitaire», masque les atrocités et adoucit les douleurs. Entre une guerre humaine et une autre inhumaine, la puissance triomphera, tant que les interprètes du droit de la guerre, les organismes des droits de l’Homme, les instances humanitaires s’épuiseront à calculer, les uns, les violations, les autres les cadavres et les mutilés de guerre. Tout est interdit, sauf ce que la géopolitique de la guerre autorise. Autrement dit, les intérêts stratégiques priment l’éthique et passent en premier, devançant la morale et le droit. Une mission alors impossible, le droit international n’arrête pas la force, mais prétend régulariser son usage.Cependant, la guerre n’est entreprise que pour atteindre des objectifs militaires, à savoir obliger l’ennemi de se rendre ou l’anéantir.

Le but ultime alors de l’option militaire est de changer la donne, sur un territoire donné, en l’occurrence, les rapports de forces. Il s’agit alors dans le langage de la géopolitique des enjeux géopolitiques, qui ne sont autres que «Les rivalités de pouvoirs ou d’influence sur des territoires et les populations qui y vivent», telles que les définit Yves Lacoste. La guerre est un acte, voire un instrument politique pour parvenir à un objectif politique. Celui-ci détermine l’usage et la taille de la force, ainsi que les moyens déployés. L’étendue de l’action militaire n’obéit à aucune «recette» préétablie, sauf celle de la finalité politique de l’État ou de la mouvance politique qui l’a proclamée. À cet effet, Clausewitz n’a pas hésité à écrire que la guerre est «un acte de violence et il n’y a pas de limites à la manifestation de cette violence. Chacun des adversaires fait la loi de l’autre, d’où résulte une action réciproque qui, en tant que concept, doit aller aux extrêmes».

La régularisation de la violence par le droit international laisse nourrir les paradoxes, quant à ses principes directeurs, à l’interprétation de ses dispositions, ainsi qu’à l’application des résolutions émanant des instances internationales, à leurs têtes l’ONU. À c’est égard, il est très important de rappeler que le principe de la non-ingérence dans les affaires internes des États est le produit des combats tiers-mondistes et du bloc soviétique de l’époque bipolaire des relations internationales, et ce pour permettre aux peuples de «disposer d’eux-mêmes» et de «s’autodéterminer» librement et indépendamment et d’empêcher, par conséquent, toute atteinte à la souveraineté des États comme le stipule explicitement l’article 2-7 de la Charte des Nations unies : «Aucune disposition de la présente charte n’autorise les Nations unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État.» À ce titre, le principe de «non-ingérence» était essentiellement adopté pour contrer les puissances occidentales, les empêcher d’intervenir sous le prétexte humanitaire, étant donné «ses intentions inféodées aux intérêts géostratégiques et à la logique du deux poids deux mesures des grandes puissances». L’armée ne part pas à la guerre sans prétexte, celui-ci revêt une importance stratégique, voire vitale, avant et après la guerre. D’une part, l’envoi des troupes nécessite une motivation morale mobilisatrice et, d’autre part, il permet de dissimuler des ambitions politiques non avouées.

Le lexique du droit international, tel qu’il est interprété par les capitales mondiales, reflète les divergences quant à la portée des concepts, souvent défendus par les spécialistes en la matière. Cependant, derrière cette guerre de concepts, à savoir, le «devoir», le «droit d’ingérence», voire «l’assistance humanitaire», se dessinent les objectifs géostratégiques des puissances occidentales, discréditant, de facto, l’action humanitaire. Ainsi, l’opération militaire Unified Protector conduite en 2011 en Libye par l’OTAN, pour la mise en œuvre de la résolution 1973 et les conséquences qui s’ensuivirent reflètent le machiavélisme occidental, quant à la finalité de l’intervention votée par le Conseil de sécurité, dont l’objectif s’est transformé de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne «No-Fly-Zone» au renversement du régime de Mouammar Kadhafi. La substance de cette intervention militaire en Libye n’est autre qu’une guerre menée par la France pour «obtenir le contrôle du pétrole et du gaz», comme l’avait précisé l’ancien Chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, dans un entretien accordé à Euronews le 18 janvier 2013. De même, un scénario a été évité jusqu’à présent en Syrie, où les enjeux géopolitiques apparaissent plus clairs. Il s’agit, de plusieurs projets élaborés par les États-Unis et leurs alliés, pour imposer au Conseil de sécurité l’adoption d’une résolution sous le chapitre 7, permettant une action militaire contre le régime syrien. Il est à rappeler que depuis 2011, au moins 4 projets sur la mise en place d’une «zone d’exclusion aérienne» ont été avortés par le double véto russe et chinois. Là encore, l’humanitaire n’est que la partie apparente de l’iceberg, car les enjeux géopolitiques de cette guerre farouche, menée par une alliance de «démocraties» et de dictatures, portent sur le contrôle du gaz au Levant et la mise en place de nouveaux gazoducs, étant donné aussi les importantes découvertes de gaz en Méditerranée.

Le message est noble, mais le passé impérialiste de l’Occident fait de celui-ci un messager décrété. En effet, l’histoire contemporaine des relations internationales démontre inéluctablement le cynisme de l’Occident. Il n’est pas sans intérêt de rappeler, pour ceux qui continuent d’aspirer à l’ingérence étrangère, que celle-ci, si elle est acceptée, n’entrainera que la destruction de leurs pays. Le passé et le présent des puissances occidentales furent bâtis sur les cadavres des autres nations, au nom des «valeurs de la démocratie». On ne peut, au risque d’être taxé de haine pour l’Occident, passer sous silence l’ère où les Yankees avaient exterminé les bisons, juste pour affamer les Amérindiens. Nous ne pouvons cependant pas nous empêcher de nous interroger sur l’opportunité de lâcher la deuxième bombe atomique sur Nagasaki, après que la première a été lancée sur Hiroshima. La commémoration de ce génocide suffit-elle pour le rayer de la mémoire collective des Japonais, voire de toutes les nations de la planète ? Les États-Unis n’ont-ils pas refusé, jusqu’à une date récente, de présenter toute excuse à la nation japonaise sur l’emploi d’armes de destruction massive, tout en ayant le privilège d’être les premiers au monde à les utiliser ? Quelle place occupent alors la morale et les valeurs du droit des conflits armés lorsque l’aviation américaine avait enflammé le Vietnam par les bombes au napalm ?

Peut-on espérer qu’un jour la Maison-Blanche livre à la justice internationale les criminels de guerre ? Acceptera-t-elle au moins qu’une enquête soit ouverte sur les crimes commis par ses troupes à travers les quatre coins de la planète ? Les atrocités commises en Afghanistan, en Irak, à Abou Ghrib, à Guantanamo sont encore là pour nous rafraîchir la mémoire sur la réalité internationale. Comme Clausewitz, nous ne nous faisons pas d’illusions sur les effets de la guerre et de ses enjeux géopolitiques : dans les rapports des forces actuelles, aucune juridiction n’est capable de traduire ni les mercenaires des sociétés privées, telles que Black Water, ni les responsables du Pentagone, ni même les criminels sionistes pour leurs crimes contre l’humanité, commis sur les Palestiniens. Cette dimension analytique ne concerne pas seulement les USA, car même la démocratie la plus ancienne en Europe, la France, ne déroge pas à la règle. Son souvenir colonial, toujours vivace dans la mémoire des peuples maghrébins, vis-à-vis desquels elle refuse toujours et de façon arrogante toutes excuses claires sur les crimes commis pendant la période coloniale, revient au-devant de la scène pour rappeler, de façon incontestable, que l’Occident reste, en définitive, la principale partie prenante de toutes les violations des droits de l’Homme de l’ère contemporaine. De fait, le génocide du Rwanda, perpétré en 1994, souillera pendant longtemps «la démocratie» française, pour le soutien militaire, financier et diplomatique qu’avait apporté la France au gouvernement Habyarimana et aux Hutus. Des enquêtes sont toujours ouvertes en France pour éclaircir les zones d’ombre sur cette affaire.

Bref, entre la guerre et le droit de la guerre, ce sont les objectifs militaires, voire politiques qui l’emportent, au final, sur le degré de l’application ou non des prescriptions des conventions de Genève et des protocoles additionnels. Les paramètres de la géopolitique mondiale, à savoir la course des puissances pour le contrôle des richesses mondiales nécessaire à la demande insatiable de leurs économies, n’apportent pas d’espoir quant à la réduction du recours à l’usage de la force. Au contraire, on assiste à l’élargissement des guerres asymétrique à travers le monde et au déclenchement de plusieurs guerres par procuration entre États, ainsi qu’en provoquant des guerres civiles internes, et ce dans l’objectif d’une nouvelle distribution des cartes géopolitiques mondiales.

Par ailleurs, le phénomène de la guerre a évolué verticalement et horizontalement dans la mesure où le monde est passé des guerres classiques, opposant les armées conventionnelles des États, vers une nouvelle forme de guerre, ou un nouveau phénomène, celui de la privatisation de l’armée et par conséquent de la guerre. De ce fait, nous n’avons plus qu’à nous demander si les colombes de la paix résisteront aux seigneurs de la guerre. 

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