22 Janvier 2016 À 18:04
L’objectif primordial de l’Association du Festival international du cinéma d’auteur de Rabat (FICAR), depuis sa création en 1994, est d’offrir un autre genre de cinéma à travers des films d’auteur qui n’ont pas l'opportunité d’être vus par le public de la capitale. Un choix que ce festival met un point d'honneur à entretenir et promouvoir, avec tous les risques que cela peut comporter quant à la popularité du cinéma d’auteur au Maroc, du fait du degré réduit de sa compréhension.
Ce même cinéma est considéré par les initiateurs du festival comme «un vrai cinéma d’art et de pensée dans toutes ses formes qui invite à voir des films courageux, exigeants, intelligents, même radicaux qui détruisent les clichés et les brillances. Des films qui ont une urgence et une écriture personnelle vouée à l’Homme dans tous ses états».
Faire connaitre ces films et leurs auteurs par le large public est, ainsi, le souhait du FICAR. D’où la sélection chaque année de nouveautés dans le genre afin de débattre ensemble des sujets abordés. Pour cette édition, ce sont 14 longs métrages (Iraq, Maroc, France, Belgique, Iran, Lituanie, Italie, République dominicaine, Estonie et Géorgie) qui vont concourir pour l’obtention du Prix Hassan II. Ces films seront départagés par un jury composé de Cristina Flutur (présidente du jury, comédienne, Roumanie), Ahmed Jarid (plasticien, Maroc), Antonia Naïm (journaliste, France), Azize Tan (directrice de festival, Turquie), Bassek Emile (écrivain et cinéaste, Cameroun), Don Smith (producteur, États-Unis), Federico Mecali (cinéaste, Italie), Ismaïl Ferroukhi (cinéaste, Maroc) et Lana Gogoberidze (écrivain et cinéaste, Géorgie).
En plus du cinéma italien honoré lors de cette 21e édition, d’autres projections seront offertes au public cinéphile dans le cadre des rubriques du cinéma du monde, du documentaire et du cinéma marocain, avec des thématiques diverses pour le plus grand plaisir du public de Rabat. Plusieurs activités sont prévues pour donner l’occasion aux intéressés de discuter autour du cinéma, en rendant hommage cette année à Sharunas Bartas, Daoud Saïd et Fatima Loukili. L’ouverture du festival, le 29 janvier au Théâtre national Mohammed V, sera marquée par la projection du film «Starve Your Dog» de Hicham Lasri qui raconte un douloureux chapitre de l’histoire du Maroc à travers un entretien avec un homme politique très puissant qui parle du rôle qu’il a joué sous l’ancien régime.Quant au film de clôture, le choix des organisateurs s'est porté sur «Little England» de Giannis Iakovidi, exposant l’histoire de deux sœurs, Orsa et Moscha Saltaferou, d’un père capitaine de son métier qui voyage tout le temps. Elles grandissent avec leur mère Mina, une femme autoritaire et profiteuse.
Leurs vies basculeront lorsque la première sera forcée par sa mère de se marier avec un homme riche, alors qu’elle était follement amoureuse d’un autre homme, Spiros. Mais, quelques années plus tard, Moscha épousera Spiros, devenu fortuné.