15 Mars 2016 À 20:13
Après la visite des ports et des unités industrielles de pêche des villes de Tan-Tan, Tarfaya, Laâyoune et Boujdour, la caravane médiatique organisée par la Fondation Maroc Bleu a pris fin à Dakhla. Outre les visites de terrain, les participants à cette caravane ont eu des entretiens avec des élus de la région Ouedd Eddahab-Lagouira et les dirigeants des chambres de pêche. Ils ont ainsi pu prendre connaissance des potentialités de la région en matière de pêche ainsi que des projets programmés pour renforcer la productivité du secteur. En effet, le littoral de la région s’étend sur 667 km de côtes faisant de la région de Oued Eddahab-Lagouira la partie la plus poissonneuse du Royaume et même l’une des plus riches au monde. Dans ce contexte, le premier vice-président du Conseil de la région, Ahl Baba Mohamed Laghdaf, a souligné l’importance du projet du port Dakhla Atlantique et le rôle qu’il est appelé à jouer en tant que moteur de croissance de l’activité économique, notamment celle liée à la pêche dans la région.
Pièce maîtresse du programme de développement régional, ce nouveau port de pêche et de commerce qui nécessitera une enveloppe de 6 milliards de DH devra générer quelque 20.000 nouveaux emplois, selon Ahl Baba Mohamed Laghdaf. La richesse halieutique offre en effet la possibilité de pêcher jusqu’à un million de tonnes de petits pélagiques. Une production qu'il faudra valoriser dans des usines à terre avant de l’écouler sur le marché international. Le site choisi pour abriter le port de Dakhla atlantique est celui de Ntireft, qui se situe à 70 kilomètres au nord de la ville de Dakhla. Un choix dicté par la volonté d'éloigner le port de la baie et de la ville afin de préserver la vocation naturelle de la baie dans le but de mettre en valeur ses potentialités en aquaculture.
Justement, le secteur des pêches maritimes constitue la principale source de développement socio-économique régionale. Il contribue à travers les activités de tous ses segments à la création d’emplois directs et indirects et à l'injection d'importantes recettes fiscales dans la trésorerie publique et des collectivités territoriales. Jusqu’à aujourd’hui, les unités industrielles installées dans la région sont estimées à plus de 84. Environ 55% de ces unités s’activent dans le domaine de la congélation de poulpe, 36% dans celui de la congélation des petits pélagiques et le reste se spécialise dans la fabrication de glaces ou l’expédition de coquillages vivants. Ces unités industrielles sont fournies en matière première par un parc de flotte de pêche artisanale de plus de 3.250 barques et une importante flotte de pêche côtière et hauturière. L’on compte environ 76 palangriers côtiers, 14 palangriers réfrigérés, 74 senneurs côtiers, 6 navires de pêche pélagique de type RSW affrétés, 8 RSW nationaux, en plus d’une flotte étrangère (issus d’accords bilatéraux), 250 chalutiers congélateurs céphalopodiers... Cette dense activité dans le secteur crée une réelle dynamique dans le marché de l’emploi. Les postes de travail directs et indirects dans le secteur sont de l’ordre de plus de 19.000 marins pour la pêche artisanale, 2.870 pour la pêche côtière, 315 pour la pêche hauturière et plus de 6.000 postes d’emploi au niveau des établissements à terre.
Mais, malgré toutes ces potentialités, les professionnels du secteur estiment que pour tirer pleinement profit de ces ressources, l’autorité de tutelle se doit de prendre en compte nombre de leurs revendications. Le président de la Fédération des chambres de pêche maritime, Mohamed Omouloud, souligne à cet égard que la question du remboursement des TVA payées par les professionnels doit être réglée prioritairement. Il attire également l’attention sur les nouvelles techniques utilisées dans la pêche par certains armateurs et qui risquent de nuire à la richesse halieutique de la région. Pour sa part, Brahim Batah, membre de la chambre de pêche maritime Sud, se plaint de l’encombrement du port de Dakhla et appelle à trouver des solutions appropriées à ce problème.