Spécial Marche verte

De nombreuses barrières compromettent encore l’inclusion des personnes autistes

Afin de mieux faire connaître l’autisme et de favoriser l’inclusion académique et sociale des personnes qui en sont atteintes, le Collectif Autisme Maroc organise jusqu'à la fin de la semaine une session de formation au profit des professionnels de la santé et de l’enseignement.

À ce jour, la recherche scientifique n’a pas encore réussi à percer l’énigme de l’origine de ce handicap. Toutefois, les chiffres constituent un facteur de préoccupation majeure.

25 Août 2016 À 17:11

Le collectif Autisme Maroc organise actuellement une session de formation s’adressant aux professionnels de la santé, de l’éducation et de l’enseignement sur le thème : «Les stratégies d’apprentissage et de gestion du comportement pour les personnes autistes». «Cette formation aura pour objectif de mieux faire connaître ce trouble du développement, de renforcer les capacités des professionnels pour que les interventions auprès des autistes et leurs familles soient les plus efficaces possible et aient un impact sur la vie des individus concernés», affirme Soumia Amrani, présidente du collectif Autisme Maroc.

Cette formation de 4 jours, qui s’achève dimanche prochain, s’articule autour de 4 axes et sera dispensée en langue arabe par des professionnels venant de Tunisie, d’Égypte, du Liban et d’Arabie saoudite au siège du Centre régional de formation aux métiers de l’éducation de Rabat-Madinate Al Irfane. Au total, 140 participants venus de différentes régions du Royaume sont attendus pour discuter de l’impact de la lutte contre l’ignorance et les stéréotypes dans le domaine de l’autisme.

«Ces barrières empêchent l’inclusion des personnes autistes et leur développement social, académique et dans un sens plus large leur épanouissement», assure la présidente. En effet, les plus grandes barrières auxquelles les personnes autistes se heurtent au quotidien sont la discrimination et le manque de compréhension. Par exemple, bon nombre de personnes autistes ont du mal à traiter les informations sensorielles telles que les sons, les odeurs ou la perception visuelle. On dit qu’elles ont des difficultés «d’intégration sensorielle» ou «de sensibilité sensorielle». Cela peut fortement influencer la vie d’une personne autiste et susciter des réactions inhabituelles. Par ailleurs, les statistiques montrent que les personnes autistes ont moins de probabilité de trouver de l’emploi que les personnes neurotypiques (terme désignant les personnes ne présentant pas de troubles d'autisme). Cependant, elles ont beaucoup de potentiel à offrir à l’entreprise ou à la société en général. Pour cette raison, certaines grandes entreprises recrutent activement des employés autistes, mais cette pratique est encore rare. En effet, les personnes autistes peuvent avoir certains talents ou compétences.

C’est notamment le cas de la chanteuse britannique Susan Boyle ou encore de Satoshi Tajiri (créateur des célèbres Pokémon). Par ailleurs, puisque certains sont décédés avant que l’autisme ou le syndrome d’Asperger ne soient mieux connus, ils n’ont jamais pu être diagnostiqués officiellement. Ainsi, il se murmure que des personnages aussi célèbres que Marie Curie, Albert Einstein, ou encore Vincent Van Gogh en auraient été atteints.

Pour rappel, l’autisme est considéré comme un trouble envahissant du développement qui affecte, à un âge précoce, les capacités des individus en matière d’apprentissage. À ce jour, la recherche scientifique n’a pas encore réussi à percer l’énigme de l’origine de ce handicap. Toutefois, les chiffres constituent un facteur de préoccupation majeure. «En effet, il est reconnu que le taux de prévalence est d’une naissance sur 100, voire de 1/50 dans certaines régions», indique le collectif dans un document parvenu à notre rédaction.

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