18 Avril 2016 À 16:59
Éco-Conseil : Quels sont les facteurs qui influent sur le climat social d’une entreprise ?Mohamed Benouarrek : Le climat social est le résultat de plusieurs facteurs interagissant au sein d’une entreprise. C’est aussi une construction collective de l’ensemble des facteurs humains et/ou matériels dans le périmètre de l’entreprise. Sur le plan managérial et relationnel, les interactions entre le collaborateur et ses collègues, sa hiérarchie et son équipe sont déterminantes en termes d’impacts sur l’ambiance et le climat interne. Le style de management est de ce fait un facteur déterminant. Entre un management coercitif ou autoritaire et un management participatif il y a tout un monde ! La délégation, l’implication, l’équité, la confiance, le respect, la rétribution sont des concepts cruciaux pour instaurer un climat social paisible et positif.Sur le plan organisationnel, l’entreprise, par le biais de ses cadres dirigeants, devra instaurer un système de méritocratie où les collaborateurs connaissent leurs périmètres, droits et obligations, ainsi que les systèmes d’appréciation des performances. De même, l’entreprise devra se doter de procédures formelles régissant les flux et les circuits de travail, afin d’éviter les chevauchements qui créent des tensions souvent inutiles. Sur le plan de la vie au travail et du bien-être, nous devons retenir une idée : le collaborateur passe plus de temps à l’entreprise que chez lui. Cela dit, un arrangement des horaires, des lieux et des conditions de travail, couplé à des activités sociales, ne peut qu’apaiser le climat social. Se sentir bien dans sa peau sur le lieu du travail est le premier baromètre social.
Comment alors mesurer le climat social et quelles actions concrètes mettre en place ?Les baromètres sociaux sont nombreux. Certains mesurent la satisfaction des salariés (ESS) tandis que d’autres mesurent leur engagement (EES) vis-à-vis de l’entreprise. Les premiers obstacles à gérer dans ce sens sont liés à la capacité d’obtenir un feedback sincère et franc de la part des salariés. Pour cela, ils doivent être assurés que leurs réponses resteront confidentielles et qu’aucune traçabilité n'est possible. Il s’agit d’une réaction naturelle pour se protéger contre toute possibilité de représailles. Le deuxième challenge est de les convaincre que leur feedback sera traité et pris en considération. Ils s’exprimeront s’ils savent que les formulaires renseignés ne retrouveront pas la corbeille ou la poubelle.Par la suite, je suggère de partager les résultats ouvertement et de les impliquer dans la réflexion et l’implémentation des actions correctives. Des focus groups peuvent être désignés afin de passer des constats aux actions. L’ensemble des salariés devra sentir la différence après. L’écoute active se manifeste via des actes et des actions. La tutelle du top management dans la résolution des problèmes devra céder le terrain à la démarche collaborative et collégiale impliquant les salariés ou leurs représentants.