22 Avril 2016 À 17:47
Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie 2012-2016 pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, la direction des hôpitaux et des soins ambulatoires, relevant du ministère de la Santé, avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), lancera une étude socio-anthropologique sur les déterminants des accouchements à domicile. L’objectif de l’étude est de contribuer à la compréhension des facteurs qui conditionnent le recours ou non des femmes ainsi que leurs familles à une assistance qualifiée pour l’accouchement.
En effet, il faut savoir que l’assistance qualifiée lors de l’accouchement est cruciale pour réduire la mortalité maternelle et néonatale, mais une proportion importante de femmes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire donne naissance en dehors des établissements de santé, sans aucune aide qualifiée. «Les principaux cadres conceptuels des études dans ce domaine semblent implicitement aborder l’accouchement à domicile du point de vue des complications, ce qui met en seconde position une partie des facteurs qui peuvent conditionner le recours des femmes aux soins en général et aux soins de la santé de la maternité plus spécifiquement», souligne le ministère de la Santé. En effet, l’étude s’intéressera également aux facteurs socioculturels, aux bénéfices et besoins perçus pour l’assistance qualifiée lors de l’accouchement, sans oublier l’accessibilité économique et physique.
Rappelons qu’au Maroc, selon la dernière enquête nationale sur la population et la santé familiale qui date de 2011, 73,6% des femmes ont accouché dans un établissement de santé ou ont été assistées par un personnel de santé qualifié lors de l’accouchement. Selon le milieu de résidence, ce taux est de 92,1% pour les femmes issues du milieu urbain. Dans la répartition selon le niveau d’instruction, la proportion est de 99,1% chez les femmes ayant un niveau d’instruction secondaire. Selon le niveau socio-économique, le taux est de 37,7% chez les femmes du quintile le plus pauvre et de 96% pour celles du quintile le plus riche. Enfin, suivant les régions, il est de 57,4% à Taza-Al Hoceïma-Taounate et 92,1% au Grand Casablanca.
«Cette enquête a aussi exploré les raisons du non-recours des femmes (ou de la famille) à une structure de soins pour l’accouchement. Pour 33,3% des femmes participant à l’enquête, il existe une préférence pour l'accouchement à domicile. Le non-recours peut aussi être justifié par le manque de préparation à l’accouchement, exprimé dans l’enquête par l'Accouchement prématuré ou soudain, chez 20,5% des femmes», poursuit le ministère. C’est ainsi que dans le cadre du plan d’action 2012-2016 pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, le ministère s’est fixé comme objectifs principaux l’augmentation de la couverture des accouchements en milieu surveillé de 73 à 90% (de 55 à 75% en milieu rural).