16 Décembre 2016 À 17:48
Montée sous le slogan «XXL # 1» et initiée en partenariat avec la galerie marseillaise «David Pluskwa Art Contemporain», cette exposition, qui clôture l’année 2016 et qui se veut désormais un événement annuel, offre l’occasion à ces artistes de renom issus de la résidence «Jardin rouge» de s’adonner aux très grands formats. De la figuration à l’abstraction, lesdits artistes obligent le grand public à réfléchir à la déconstruction de la linguistique de l’art contemporain et du graffiti et explorent, autour d’un dialogue ouvert, les articulations, les points de passage et les mises en tension de leurs démarches artistiques. Intense et brutale, la peinture de John Andrew Perello, dit JonOne, exulte dans un corps à corps avec l’artiste. Il y a une profonde liberté du geste, une frénésie de la couleur qu’il puise dans la ville et dans le monde urbain. Entre improvisation et composition, ses œuvres font preuve d’une grande liberté. Considéré comme une légende du graffiti, l’artiste graffeur américain questionne depuis plus de 30 ans la même problématique de l’environnement urbain, de l’éclatement des normes, du non-conformisme. Le parcours de cette figure incontournable de l’art urbain, pur produit de la rue new-yorkaise et parisien d’adoption, confirme que le «street art» s’est imposé comme un courant majeur. L’année 2015 était un grand cru pour JonOne, l’un des artistes les plus «cotés» sur le marché de l’art urbain contemporain, dans la mesure où il a été à la fois décoré de la Légion d’honneur et «intronisé» au Palais Bourbon, siège de l’Assemblée nationale ou Chambre basse du Parlement français, à travers son œuvre «Liberté, Égalité, Fraternité» accrochée à la Salle des Mariannes.
Au-delà de la simple charge érotique, Cédrix Crespel éprouve, quant à lui, un plaisir non dissimulé à peindre ses muses dans leurs consentements absolus et dans leurs desseins les plus intimes. Le travail résolument contemporain de Crespel, artiste emblématique d’une génération issue de la culture pop, rock, urbaine et ouverte sur son époque, absorbe et mélange ces influences et en tire une énergie et une sophistication surprenantes. «Ma présence à Marrakech dans le cadre d’une résidence au “Jardin Rouge” est une occasion pour moi de faire à la fois quelque chose de différent et d’intéressant», confie-t-il au journal «Le Matin». Artiste urbain né en 1974, Fenx, de son vrai nom Loïc le Floch, se passionne dès son adolescence pour le graffiti, le hip-hop. Rebelle, il s’initie au graffiti pour braver l’interdit. Il délaisse peu à peu les murs et les spots urbains pour se consacrer principalement au travail sur toile, médium qui lui permet de pérenniser sa création.
Fenx travaille la réappropriation des lettres dans le corps féminin qui devient, par un jeu d’écritures, l’élément essentiel à la sensualité féminine et emplit l’image d’un contenu émotionnel fort. Plus connu sous son nom d’artiste Tilt, Cédric est une figure internationale du graffiti. Il aime démontrer par sa pratique que la forme initiale du graffiti peut avoir un impact aussi fort que des compositions plus complexes ou figuratives et propose un vocabulaire formel propre et des couleurs pures qui traduisent son approche primitive du graffiti classique dont il est issu. Ses multiples voyages lui ont permis d’exposer et de marquer de son empreinte près de 40 pays à travers le monde, dont les États-Unis, le Japon, la Chine, le Sénégal, les Philippines, la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Pour l’exposition «XXL # 1», Tilt présente une installation et quatre toiles grand format, comme il dévoile une vision frontale de son univers plastique où les signes et les références à ce lourd héritage du graffiti sont dissimulés et juxtaposés pour parvenir à filtrer une parfaite synthèse de la rue.
Née de la passion d’un homme pour les arts, la Fondation Montresso possède à ce jour une importante collection d’art moderne et contemporain volontairement hétéroclite. Ses ambitions portent, entre autres, sur le soutien à la création et la promotion de la diversité des champs de la recherche artistique actuelle au-delà des frontières et des étiquettes. Fort des rencontres avec les plasticiens, la Fondation s’est investie depuis 2007 dans la création et le développement d’une résidence d’artistes : «Jardin rouge». Au cœur d’une oliveraie, ce lieu magique accueille chaque année des artistes venus du monde entier. Son développement s’est poursuivi avec notamment l’inauguration en avril dernier d’un nouvel espace de 1.300 m² dédié à l’art contemporain sur le site du «Jardin rouge». La Fondation entend de la sorte contribuer activement à l’essor artistique de la ville de Marrakech en favorisant les rencontres entre différentes démarches picturales, graphiques et intellectuelles au sein de l’art contemporain.