16 Février 2016 À 18:47
Qualifier le Maroc pour la Coupe d’Afrique des nations 2017, atteindre au minimum le dernier carré de cette compétition et se qualifier pour la Coupe du monde 2018. Voilà en substance la feuille de route tracée par la FRMF à Hervé Renard. Entraîneur au fort caractère, Renard ne rechigne jamais à prendre des décisions fermes. Le Français arrive chez les Lions de l’Atlas se targuant d’une expérience réussie au niveau africain, puisqu’il compte déjà à son palmarès deux titres de champion d’Afrique avec la Zambie et la Côte d’Ivoire. Son contrat court jusqu’en 2018 avec un salaire mensuel de 600.000 DH. Il sera revalorisé pour atteindre 800.000 DH en cas de qualification à la Coupe du monde, c’est ce qu’a annoncé le président de la Fédération, Fouzi Lekjaa, mardi dans la conférence de présentation du nouvel entraîneur des Lions de l’Atlas. Renard sera assisté dans sa mission par son éternel adjoint, Patrice Beaumelle, ainsi que Mustapha Hadji, le seul rescapé du staff technique de l’ancien sélectionneur, Badou Ezaki.
La venue de l’ancien entraîneur du LOSC n’est pas une surprise. Dès la mi-novembre, les rumeurs sur son arrivée à la tête de la sélection nationale fusaient de toutes parts. Trois mois après, c’est chose faite. Le Français n’a d’ailleurs pas caché sa joie devant la presse. «Je suis content d’être nommé entraîneur de l’équipe nationale du Maroc. Mon premier objectif, comme l’a expliqué le président de la FRMF, est la qualification à la CAN 2017 et à la Coupe du Monde 2018. Je félicite l’ancien sélectionneur pour le travail qu’il a fait. Nous allons essayer de continuer sur cette voie afin que le football marocain puisse retrouver des couleurs au niveau africain. J’espère que tout le monde sera derrière cette équipe et je souhaite une grande unité autour d’elle afin de pouvoir réaliser de belles choses», a-t-il souligné.
Interrogé par le «Matin» sur les raisons qui l’ont poussé à choisir le Maroc alors qu’il avait reçu plusieurs offres émanant de grandes nations footballistiques africaines, Renard a indiqué qu’il a été séduit par le projet de la FRMF. «C’est vrai que j’ai eu beaucoup de sollicitations, mais le projet de la fédération marocaine est ambitieux et tout à fait réalisable à moyen terme», a-t-il indiqué. Sur les chances de rééditer les exploits qu’il avait réalisés avec la Zambie et la Côte d’Ivoire, Renard souligne qu’il faudra beaucoup de travail et un brin de chance, nécessaires pour réaliser les exploits : «Pour remporter un trophée, il faut beaucoup de travail, beaucoup de solidarité, un état d’esprit infaillible et un peu de chance. Mais l’important est de croire en soi, croire au potentiel des joueurs. Je pense qu’il y a assez de bons joueurs pour pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes en Afrique. Le plus important, c’est d’associer à ce talent un esprit irréprochable et une grande fierté de porter le maillot national. Quand un joueur vient en sélection, ce n’est pas pour passer une petite semaine de vacances.
Porter le maillot de l’équipe nationale doit être une fierté», a-t-il souligné. Optimiste et confiant, Renard a appelé tout le monde à ne pas désespérer en citant l’exemple de la Zambie avec qui il a remporté son premier titre continental en 2012. «Quand la Zambie a remporté la CAN 2012, c’était la première fois de son histoire qu’elle soulevait un titre continental et la Cote d’Ivoire attendait un sacre depuis 23 ans. Il ne faut jamais désespérer. Il faut parfois créer cette dynamique et trouver cette osmose, qui fait qu’on peut battre de nombreuses équipes. Il faut regarder la situation avec beaucoup de réalisme, ne pas promettre monts et merveilles, avoir beaucoup d’humilité et respecter les adversaires. En Afrique, il y a des équipes qui n’ont pas de grand palmarès, mais ces matchs-là deviennent de plus en plus difficiles sur le continent africain, et c’est là que l’on construit les grandes victoires. Lorsqu’on travaille bien, je suis persuadé que cela paye toujours», a-t-il précisé.
«On a choisi Hervé Renard en se basant sur son expérience africaine au niveau des sélections. C’est un entraîneur qui a fait ses preuves avec la Zambie, qui n’était pourtant pas une grande équipe au moment où il a remporté le titre avec eux, et la Côte d’Ivoire en tirant le meilleur de leurs stars. La commission a également épluché le dossier de Fawzi Benzarti, mais son expérience africaine était essentiellement au niveau des clubs et non pas des sélections. Le choix d’Hervé Renard s'est imposé en prenant en compte sa grande expérience au niveau des équipes nationales.»