22 Mai 2016 À 15:23
Dans l’objectif de dresser un état des lieux de la situation des femmes dans le monde arabe et de débattre de l’impact du genre en tant que rapport social hiérarchisé entre les hommes et les femmes sur le leadership des femmes, Sciences Po Monde arabe a organisé vendredi dernier à Paris un colloque sur le thème «Leadership des femmes dans le monde arabe : vers l’égalité des sexes dans le monde arabe».Organisée en partenariat avec le programme «Femmes d’avenir en Méditerranée» et le Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre (PRESAGE), cette rencontre a été l’occasion de mettre à l'honneur des femmes actrices du changement qui portent par leur engagement l'espoir de sociétés justes et égalitaires, soulignent les organisateurs. «L’égalité hommes/femmes constitue un facteur de développement économique et un levier pour la cohésion sociale.
Il est important de promouvoir les droits de la femme comme élément de développement», a affirmé Chakib Benmoussa, l’ambassadeur du Maroc en France, mettant en avant les avancées réalisées par le Royaume dans ce domaine tout en rappelant la dynamique enclenchée au Maroc depuis le début des années 2000 avec notamment la réforme du Code de la famille.
«Cette réforme du Code de la famille et du statut de la femme s’est faite suite à un large débat et d’une manière consensuelle dans le cadre d’un processus d’évolution de la société. Le Maroc a également adopté d’autres réformes notamment celles du Code pénale en vue de lutter contre la violence conjugale à l’égard des femmes, ainsi que du Code de la nationalité pour permettre à la femme de transmettre sa nationalité à ses enfants nés d’un père étranger et du Code du travail pour lutter contre la discrimination dans le milieu du travail», a souligné Benmoussa, évoquant le renforcement de la transparence dans le processus de nomination aux postes de responsabilité et la mise en place d’une autorité pour la parité.
«Le Maroc a levé ses réserves sur la Convention relative à l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Et la Constitution de 2011 a constitué un moment fort de cette dynamique en consacrant l’égalité dans tous les domaines à travers plusieurs articles dédiés à la parité. En outre, le Maroc a intégré la dimension genre dans l’approche budgétaire.
D’ailleurs, le ministère de l’Économie et des Finances a obtenu le Prix Service public 2014 des Nations unies pour le programme de budgétisation sensible au genre», a affirmé l’ambassadeur qui a également abordé d’autres stratégies et plans d’action visant à consacrer l’égalité, dont la mise en place du principe de la discrimination positive au niveau électoral et l’adoption de l’approche genre dans les plans communaux. Et de conclure qu’en dépit de ces avancées, plusieurs contraintes liées essentiellement aux mentalités et stéréotypes continuent d’entraver la promotion de l’égalité.