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L'armée turque pilonne des cibles des Kurdes des YPG

L'armée turque a bombardé, dimanche, des cibles de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans la province d'Alep (nord de la Syrie), selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (OSDH).

La région d'Azaz a été le théâtre de violents combats où les Unités de protection du peuple, milice armée du PYD, ont progressé à seulement 6 kilomètres de la frontière turque.

14 Février 2016 À 15:24

Deux militants des YPG, milice armée du Parti de l'Union démocratique (PYD), considéré par Ankara comme l'aile syrienne de la rébellion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont été tués dans ce nouveau bombardement. Samedi, l'artillerie turque a pilonné des zones près de la ville d'Azaz, notamment l'aérodrome et le village de Minnigh, pris jeudi dernier par cette milice. Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a accusé les YPG de «s'engager dans le nettoyage ethnique contre les Arabes et les Turkmènes dans la région en coopération avec les forces du régime syrien», réitérant que la Turquie «va répondre à tout développement qui menace la sécurité nationale du pays».

L'armée a répliqué, samedi, après avoir fait l'objet d'attaque de l'artillerie des forces du PYD et du PKK, basées autour d'Azaz dans le nord de la Syrie, a confirmé M. Davutoglu, relevant que cette riposte s'est faite conformément aux règles d'engagement en ciblant le point d'origine des tirs. La région d'Azaz a été le théâtre de violents combats où les unités de protection du peuple (YPG), milice armée du PYD, ont progressé à seulement 6 kilomètres de la frontière turque. Le Chef du gouvernement turc a exigé le retrait des YPG d'Azaz et de l'aérodrome de Minnigh, mettant en garde la milice contre son utilisation pour attaquer la Turquie ou les forces de l'opposition syrienne. Dans un incident séparé, l'armée a également riposté aux tirs de mortier des troupes gouvernementales syriennes contre un poste de police turc à Calibogazi dans la province de Hatay limitrophe de la Syrie. En octobre dernier, le Président Erdogan avait averti la milice du PYD de ne pas traverser à l'ouest de l'Euphrate pour rejoindre Jarablus, ville du nord de la Syrie située à la frontière turque. Des avions de combat turcs avaient effectué, le même mois, deux raids contre des positions du PYD, considéré par Ankara comme la branche syrienne du mouvement rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan. La progression des Kurdes dans le nord de la Syrie inquiète Ankara. Si les YPG, qui contrôlent les cantons de Kobané et Afrin de l'autre côté de la frontière turque, prennent Jerablus (située entre ces deux cantons), Ankara ne pourra plus empêcher l'instauration du «corridor kurde» le long de sa frontière allant de l'Irak à la Méditerranée. La Turquie et les États-Unis sont en désaccord sur le PYD.

Washington ne considère pas le PYD comme une organisation terroriste et continuera à soutenir ce groupe kurde, a indiqué, lundi dernier, le porte-parole du Pentagone John Kirby. Washington est au courant des inquiétudes de la Turquie sur les YPG qui est «un partenaire dans la lutte contre Daesh et la force la plus efficace sur le terrain», a-t-il ajouté. «Une organisation terroriste ne doit pas être légitimée par le seul fait qu'elle lutte contre une autre» (Daesh), a estimé le Chef du gouvernement turc. Le ministère turc des Affaires étrangères a convoqué, mardi, l'ambassadeur américain en Turquie John Bass pour lui faire part du «malaise» d'Ankara et protester contre ces déclarations. 

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