06 Décembre 2016 À 19:45
À travers cette expositionp résentée sur le thème «Elle et Moi», Moa Bennani décortique avec sensibilité et force sa démarche créative. Arrivé à une étape de sa vie qu’il décrit comme charnière, Moa se confesse et se met à nu en dévoilant ses peines, ses envies et ses pensées les plus secrètes.
L'artiste-peintre écrit : «Mon œuvre est l’exact reflet de l’homme que je suis : avec mes qualités et toutes mes faiblesses aussi. Car elle est le reflet de mon âme, ma compagne éternelle. C’est une longue histoire d’amour, d’affections, de colères et de plaisirs. Parfois des chagrins et des heurts comme dans toute passion amoureuse, mais jamais nous ne nous quittons ; elle m’aime et je l’aime. Pourtant, l’artiste et son œuvre vivent dans un sens opposé : plus le peintre vieillit, plus son œuvre rajeunit !»
Mohamed Bennani est né en 1943 à Tétouan. Il vit et travaille aujourd’hui à Kénitra. Dès 1958, il commence à fréquenter l’École des beaux-arts de Tétouan et, alors qu’il n’a pas encore dix-huit ans, quitte le Maroc pour aller étudier aux Beaux-arts de Paris (1960-1964). Attiré par l’enseignement des arts plastiques, il suit une formation au Centre pédagogique régional (CPR) à son retour au Maroc et enseigne à l’École des arts appliqués de Rabat pendant de nombreuses années. En 1989, il obtient une bourse du gouvernement français et s’installe pour trois ans à la Cité internationale des arts à Paris. Là-bas, il collabore avec le professeur Sylvestri au sein de l’atelier d’installation et de matérialisme de l’École normale supérieure. C’est durant ce séjour que Mohamed Bennani s’affilie à la Maison des artistes, qui impose à l’époque un pseudonyme à ses adhérents. L’artiste adopte celui de Moa, sous lequel il est aujourd’hui largement reconnu.
Moa est co-auteur d’un livre d’art, «Clair-Obscur», avec l’écrivain Tahar Benjelloun. Les travaux de Moa ont été exposés à plusieurs reprises au Maroc et à l’étranger. Ses toiles, mais aussi ses immenses fresques, embellissent un grand nombre d’édifices prestigieux, publics et privés.
En 2005, il a représenté le Maroc à la Biennale de Venise. Peintre et sculpteur, Moa est fasciné par les supports primitifs : toile de jute, bois et cuirs, auxquels il tente d’insuffler une âme les tordant et les transfigurant afin de leur donner une nouvelle vie. Sa peinture, fondée sur les déflagrations de la matière, est dominée par l’abstraction lyrique.