15 Février 2016 À 23:45
Le système de la recherche scientifique et de l’innovation n’arrive pas à susciter une réelle transformation structurelle de l’économie nationale. Car, il présente nombre d’insuffisances : effectif réduit de chercheurs comparativement aux pays émergents, manque des ressources financières consacrées à la recherche et au développement, caractère encore embryonnaire du dispositif du capital-risque… sans oublier le manque de coordination entre les acteurs institutionnels concernés et la faible mobilisation de la diaspora scientifique marocaine. Il s’agit là des principaux constats qui ressortent d’une étude menée par l’Institut royal des études stratégiques.
En effet, l’IRES vient de finaliser une étude qui décortique les atouts et les insuffisances du Maroc en matière de recherche et d'innovation. L’objectif est de faire des propositions de politiques publiques en vue de renforcer les capacités du Royaume dans ce domaine. Cette étude tient compte des transformations accélérées du contexte international au sein duquel l’innovation et le développement technologique constituent des leviers importants de la compétitivité économiques.
Le benchmark réalisé par l’IRES dans son étude, qui a analysé quelques expériences de pays développés, à l’instar de l’Allemagne, de la France et de la Corée du Sud et de pays émergents, comme le Brésil, la Malaisie, la Turquie et le Chili, a permis de relever que ces pays doivent leur réussite à des pratiques innovantes, à fort impact sur leurs structures économiques. Il en ressort que la réussite dans ce domaine a été rendue possible grâce à quatre principales pistes. Il s’agit, en premier lieu, de l’alignement du système de la recherche et de l’innovation sur les priorités stratégiques du pays en vue d'améliorer de manière dynamique son profil de spécialisation et de renforcer ses capacités concurrentielles. Il est question, en deuxième lieu, du développement de partenariats entre les universités et le secteur industriel, souvent déclinés selon une approche territoriale. En troisième lieu, il s’agit de la mise en place, notamment dans le cas des pays émergents, d’un cadre réglementaire et incitatif favorable à l’attrait des entreprises étrangères, leaders dans le domaine de l’innovation. En dernier lieu, il est question de la mobilisation de la diaspora scientifique et sa mise à contribution dans des projets de développement d’envergure. Ainsi, tenant compte des potentialités dont dispose le Maroc, l'étude de l’IRES a conclu à la nécessité de définir une nouvelle vision de la recherche scientifique et de l’innovation qui préconiserait de faire du Maroc un hub régional en la matière. Elle a mis en exergue les conditions nécessaires au bon fonctionnement de l’écosystème de recherche scientifique et d’innovation. Enfin, l'étude a insisté sur l'importance de développer des partenariats pour permettre au Maroc d’être en phase avec les systèmes de l’innovation, à l’échelle mondiale.