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L'OCDE table sur une croissance mondiale de 2,9% en 2016 et de 3,2% en 2017

L'Organisation de coopération et de développement économiques vient de publier ses perspectives économiques intermédiaires. Il en ressort un ralentissement de la croissance mondiale pour l'année en cours et celle qui suit en raison notamment de l'atonie du commerce mondial. Son rythme de croissance s'est réduit de moitié par rapport à la période d'avant-crise.

La légère révision à la baisse des perspectives mondiales depuis la parution des Perspectives économiques de l’OCDE en juin 2016 s’explique par la dégradation des prévisions pour 2017. Ph. AFP

21 Septembre 2016 À 17:46

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de publier ses dernières «Perspectives économiques intermédiaires». Dans son rapport, l’institution tire la sonnette d’alarme concernant la croissance mondiale qui devrait s'améliorer, cette année, moins rapidement qu’en 2015. Pour cause, la faible progression des échanges et les distorsions du système financier. Toutefois, une légère reprise pourrait se faire sentir en 2017. L’OCDE table sur une croissance de l’économie mondiale de 2.9% en 2016 et de 3.2% l'année suivante, soit un taux bien inférieur aux moyennes de long terme.

«Le monde est pris au piège de la croissance molle, la médiocrité des anticipations de croissance bridant encore davantage les échanges, l’investissement, la productivité et les salaires», souligne l’OCDE. En effet, depuis quelques années, le taux de croissance du commerce mondial a fléchi de moitié par rapport à la période avant-crise, et a encore décliné ces derniers trimestres, avec une faible progression des échanges concentrée en Asie. Selon l’Organisation, si le niveau peu élevé de l’investissement a joué un rôle, le rééquilibrage à l’œuvre en Chine et le retournement du développement des chaînes de valeur mondiales pourraient initier un ralentissement permanent de la croissance des échanges, ce qui pèserait sur les gains de productivité. Ajoutant que les avancées insuffisantes, voire la régression, de l’ouverture des marchés mondiaux aux échanges ont amplifié cette décélération. En effet, les taux d’intérêt exceptionnellement bas, voire négatifs, faussent le fonctionnement des marchés de capitaux et accentuent les risques à l’échelle du système financier dans son ensemble.

La déconnexion entre la hausse des prix des obligations et des actions et entre la détérioration des anticipations de bénéfices et de croissance, conjuguée à la surchauffe des marchés immobiliers dans de nombreux pays, accentue la vulnérabilité des investisseurs en cas de forte correction des prix des actifs. «Le ralentissement prononcé des échanges internationaux met en relief les préoccupations relatives à la santé de l’économie et les difficultés à s’extraire du piège de la croissance molle,» précise Catherine Mann, chef économiste de l’OCDE. «Si la faiblesse de la demande contribue assurément au ralentissement des échanges, l’absence de soutien politique en faveur de politiques commerciales dont les bienfaits pourraient être largement partagés est très préoccupante.

À noter que la légère révision à la baisse des perspectives mondiales depuis la parution des Perspectives économiques de l’OCDE en juin 2016 s’explique par la dégradation des prévisions pour 2017 concernant de grandes économies avancées, le Royaume-Uni notamment, contrebalancée par l’amélioration progressive de l’activité des producteurs de matières premières d’économies émergentes de premier plan.

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