Salon international de l'agriculture de Meknès

La confiance des patrons s’érode

Ce n'est pas la joie dans les milieux d'affaires marocains. Dans leur majorité, les dirigeants d'entreprises ne perçoivent pas d’évolution significative de l’environnement des affaires dans un avenir proche. Ils affirment être moins rassurés aussi bien sur l’activité économique dans sa globalité que leur propre business. C’est ce qui ressort du dernier baromètre de conjoncture de la Confédération patronale.

08 Mai 2016 À 12:00

La mesure de la perception de l’environnement des affaires et de la confiance des acteurs économiques dans l’évolution de l’activité économique du pays continue d'émettre des signaux dissonants. Après les dernières enquêtes (mensuelle et trimestrielle) de Bank Al-Maghrib qui laissent apparaitre une éclaircie dans le climat des affaires comme perçu par les chefs d’entreprises (www.lematin.ma), le baromètre de conjoncture réalisé par la CGEM dégage une tendance inverse. Ce sondage effectué, du 29 février au 24 mars 2016, auprès des dirigeants et managers de 624 entreprises marocaines de plus de 5 salariés toutes régions et tous secteurs d’activités confondus, fait, en effet, ressortir une évolution négative en comparaison avec le dernier trimestre 2015, en particulier sur les indicateurs macroéconomiques.

Ainsi, la situation économique du Maroc, lors du 1er trimestre 2016 par rapport au dernier trimestre 2015, est considérée globalement comme «bonne» par moins d’un dirigeant sur six, soit une régression de 8 points. De même, la perception de la situation actuelle du pays demeure peu positive (14%) et marque une régression de trois points entre les deux périodes considérées. S’agissant de la situation économique future du pays, les managers sondés sont moins nombreux que lors de la précédente enquête à percevoir une amélioration (38% au lieu de 46%).Idem pour la situation du secteur d’activité de l’entreprise. En effet, seuls 18% des dirigeants la jugent globalement «bonne» et la même proportion perçoit une «amélioration» globale. Comparés à la précédente vague, ces taux enregistrent une progression de 1 et 8 points respectivement.En revanche, les perspectives d’amélioration de la situation de l’entreprise sont en repli de 10 points (40% contre 50%). Cette contraction concerne la très grande majorité des indicateurs évalués. À noter que les managers des grandes entreprises affichent une meilleure opinion, relève la CGEM.

L’évolution future de ces indicateurs est également perçue avec plus de pessimisme, les taux de projection positive ne dépassant pas les 30% et enregistrant un recul allant jusqu’à 14 points, note la Confédération patronale.Concernant le climat actuel des affaires, 22% des dirigeants interrogés ont exprimé une opinion positive, soit 2 points de moins. Dans leur large majorité (59%), les dirigeants interrogés ne perçoivent pas d’évolution significative de l’environnement des affaires dans un avenir proche, d’après le sondage. Par ailleurs, les délais de paiement sont considérés comme la première menace pour l’activité des entreprises au cours des 3 prochains mois, avec (18%), suivis de la concurrence déloyale (11%), du secteur informel (8%), de la baisse de l’activité en général (7%) et de la fiscalité (7%). Ces facteurs sont évoqués par une proportion non négligeable de managers. 

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