08 Novembre 2016 À 19:35
Les indices de pollution crèvent le plafond dans la capitale indienne depuis une dizaine de jours en raison des fumées provoquées par les brûlis des campagnes alentour, les émanations de véhicules et d'usines, conjointement à la chute du thermomètre. «Donnez-moi deux jours. Nous allons avoir une réunion avec le secrétaire à l'Environnement et présenterons une réponse globale au problème de la pollution de Delhi», a demandé aux juges le solliciteur général, Ranjit Kumar, s'exprimant au nom du gouvernement central.
Depuis la grande fête hindoue de Diwali, où explosent des millions de pétards, les capteurs de l'ambassade américaine enregistrent des niveaux de pollution qui menacent jusqu'aux organismes des personnes en bonne santé. Mardi matin, elle rapportait encore un taux de particules fines PM2.5 de 372 microgrammes par mètre cube d'air - là où l'OMS recommande une moyenne quotidienne de 25 - contre 778 la veille à la même heure, voire même près de 1.000 au cours des week-ends précédents. Les PM2.5 sont particulièrement nocives, car suffisamment microscopiques pour s'infiltrer dans le système sanguin et les poumons. Elles sont susceptibles de causer des cancers et des maladies cardiaques.
La municipalité avait annoncé dimanche une fermeture des écoles pour trois jours ainsi que l'arrêt temporaire des chantiers de construction, alors que le «smog» enveloppait la ville depuis plus d'une semaine. Ces derniers temps, les habitants de Delhi se réveillent avec de la fumée jusque dans leur maison. La demande de masques filtrants et de purificateurs d'air a explosé, de longues queues se forment devant les magasins. Pour faire face à cette situation, le gouvernement de Delhi a pris certaines mesures d’urgence, dont la fermeture des écoles pendant trois jours, l'interdiction de chantiers de construction pendant cinq jours, outre l'arrêt temporaire d'une importante centrale à charbon. Cependant, les efforts des autorités de New Delhi ont fait l’objet de critiques de l’administration centrale et de la société civile en raison de leur inefficacité et de leur dépendance de «décisions bureaucratiques profondes».
Dans ce cadre, des centaines de manifestants ont organisé, dimanche, un sit-in pour dénoncer la dégradation continue de la qualité de l’air dans la capitale indienne et sa banlieue, appelant les autorités du pays à prendre des mesures concrètes pour réduire le niveau de pollution alarmant dans la ville et à mettre en place un plan global de lutte contre les changements climatiques. Le comité de lutte contre la pollution à Delhi a révélé, la semaine dernière, que le niveau de pollution a augmenté de 62,7% et que la visibilité a fortement diminué dans la plupart de ses artères, en raison de la persistance d’un brouillard de pollution. Cette hausse fait que New Delhi est classée, chaque année, par l’Organisation mondiale de la santé et plusieurs instances internationales, parmi les villes les plus polluées au monde.