L'humain au centre de l'action future

La formation Souleimane Chawki honore le chant soufi à Kénitra

Dans le cadre de ses activités ramadanesques, la Fondation Sidi Mchiche Alami organise, vendredi à 22 h, une soirée artistique soufie qui sera animée par la formation Souleimane Chawki, et ce au siège de la Fondation à Kénitra.

Souad Chawki a fait le choix du qanoun à un moment où les filles se faisaient rares dans les conservatoires du Maroc.

22 Juin 2016 À 17:10

Dirigée par le fils Chawki (luth) en compagnie de Souad Chawki (qanoun), la formation reste enracinée dans l’histoire de l’art marocain et arabe, à travers laquelle son initiateur, feu le professeur Souleimane Chawki, transmettait toutes ses connaissances et sa longue expérience dans le monde de la musique. Toute une carrière où il a brillé avec son grand talent de compositeur ayant déniché de très belles voix, et ce en compagnie de son épouse Souad, considérée comme la première femme ayant appris à jouer au qanoun dans le monde arabe. D’autant plus qu’elle se distinguait dans son jeu. Ce qui lui a valu de recevoir le Prix de virtuosité au qanoun de la classe de génie en 1965, en tant que première femme arabe ayant reçu cette distinction. Souad Chawki a fait le choix du qanoun à un moment où les filles se faisaient rares dans les conservatoires du Maroc. C’était, comme elle disait, le désir de sa maman, avant même d’être l’élève puis l’épouse du défunt Ahmed Souleimane Chawki.

D’ailleurs, elle avait beaucoup de talent. Ce qui l’avait aidée à devenir ce qu’elle est. «J'étais la première de la classe aussi bien pour le solfège que pour l'instrument». Après son mariage avec Souleimane, elle a constitué avec son mari un duo exceptionnel qui a laissé une belle empreinte dans la musique marocaine et arabe. Souad se voit tracer doucement une carrière musicale, très ancrée dans le répertoire arabe classique, épaulée en cela par son mari, le compositeur et professeur Ahmed Souleimane Chawki. Souad lui doit beaucoup et témoigne de sa capacité à faire aimer la musique à ses élèves. «Dans le temps, mon époux avait constitué une formation de Mouachahat, de musique arabe et de patrimoine marocain dans toute sa diversité. Ce qui nous a permis d’être invités dans différents pays du monde et de participer à des festivals et manifestations prestigieuses. Nous avons aussi travaillé avec plusieurs artistes et formations arabes, notamment le talentueux Hamza Chakour et la formation Kindi de la musique soufie», précise Souad Chawki, qui a continué d’exercer sa passion après le décès de son mari, en compagnie de fils Mohammed Chawki (luthiste), qui a pris la relève et la direction de la formation. Cette dernière s’est ouverte à plusieurs styles musicaux, qu'ils soient classiques ou modernes, tout en veillant au choix de la belle parole où le luth et le qanoun sont à l’honneur.

«Le qanoun possède des cordes très fines. Ainsi, passer d’une gamme à l’autre s’avère rude. Il faut être très soigneux, sinon on risque de rater le son qu’on désire», explique Souad Chaouki, dont les concerts ne manquent pas d’émerveiller l’assistance, à travers des mélodies rendant hommage à l’instrument qu’elle aime tant et partage avec d’autres qui souhaitent apprendre à le jouer. 

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