27 Décembre 2016 À 18:03
Les technologies de l'information et de la communication sont intégrées dans les programmes pédagogiques pour démocratiser l'accès au savoir. Le «Mooc» (pour Massive Open Online Course en anglais) en fait partie. Dans ce type de système, les participants aux cours, enseignants et élèves, sont dispersés géographiquement et communiquent uniquement par Internet. Un système d’apprentissage à distance pour lequel la Faculté des sciences et techniques d’Errachidia (FSTE), dépendant de l’Université Moulay Ismaïl (UMI), a opté et mis sur pied depuis lundi.Si ces méthodes existent déjà dans d’autres pays, ce système est le premier du genre à être mis en œuvre à l’échelle nationale. Celui-ci permettra notamment de faire face au problème de sureffectif au niveau de l’université et de résoudre la difficulté posée par la construction de nouvelles cités universitaires dans la région de Drâa-Tafilalet qui accuse un manque en infrastructures dédiées à l’hébergement des étudiants qui affluent vers la FSTE.Pour les concepteurs du système, l’objectif consiste également à renforcer la formation des étudiants dans les aspects scientifique, technique et linguistique. Il s’agit, en outre, de développer le processus de formation continue pour tous les citoyens qui disposent des prérequis nécessaires. Le système sera expérimenté dans un premier temps sur les 4.500 étudiants de la FSTE avant d'être élargi à la Faculté polydisciplinaire d’Errachidia (FPE) qui accueille 14.000 étudiants.
À noter que la conception du projet «Mooc» a été lancée en septembre 2014 par une équipe d’enseignants de la FSTE qui a bénéficié du soutien du ministère de tutelle. De même, l’équipe du projet «MOOC de soutien universitaire» avait organisé trois jours de formation en mai dernier dans le but de sensibiliser les enseignants de l’UMI et de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) à cette nouvelle forme d’apprentissage. Une démarche qui prouve une nouvelle fois que les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont l’avenir de l’éducation. «Les TIC peuvent contribuer à l’accès universel à l’éducation, à l’équité dans l’éducation, à la mise en œuvre d’un apprentissage et d’un enseignement de qualité, au développement professionnel des enseignants ainsi qu’à une gestion, une gouvernance et une administration de l’éducation plus efficaces», affirme l’Unesco. Mais cette nouvelle méthode d’apprentissage a aussi ses limites.
En effet, force est de constater que les établissements marocains ne sont pas tous dotés du matériel nécessaire ni du budget pour investir. Selon la direction du programme GENIE entamé en 2006 au Maroc, 87% des établissements scolaires étaient pourvus, en 2013, d’un environnement multimédia «de base». Au niveau primaire, 6.500 écoles avaient accès à l’outil informatique, à savoir un ordinateur portable et un vidéoprojecteur, et non pas une salle multimédia, comme cela existe dans les collèges et les lycées. Pourtant, on sait pertinemment que l’apprentissage des TIC commence pour les enfants à un âge précoce.
De même, les élèves marocains ne sont pas tous équipés à la maison, ce qui laisse entrevoir certaines disparités au niveau de l’apprentissage. Selon la récente enquête socioéducative menée par l’Étudiant marocain à l’échelle nationale, 9 lycéens sur 10 ont déclaré posséder un téléphone portable. De même, 8 lycéens sur 10 (79%) déclarent posséder un ordinateur. Près de 7 élèves sur 10 (68,6%) affirment disposer d’une connexion internet. À noter également que près de 6 lycéens sur 10 (57,7%) affirment rester devant leur ordinateur au moins 3 heures par jour.