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La mondialisation RH, s’adapter ou mourir !

La mondialisation touche les différentes activités de l’entreprise et la fonction RH n’y échappe pas. Les managers sont invités à adopter un modèle de compétitivité et à aligner leurs pratiques sur les standards internationaux. Le but étant d’attirer et fidéliser les meilleures compétences pour gagner en performance et en pérennité face à une concurrence internationale accrue. Les détails avec Ali Serhani, consultant RH, directeur associé Gesper services.

«Les grandes entreprises marocaines structurées essayent coûte que coûte d’être à la page en matière d’industrialisation, de système informatique et de système RH.»

04 Mars 2016 À 17:45

Éco-Conseil : Quelles sont les retombées de la mondialisation sur la fonction RH ?Ali Serhani : Comme tous les secteurs d’activité, la fonction RH n’a pas échappé à la mondialisation. Son impact demeure au niveau des pratiques RH ; vous remarquerez d'ailleurs que l’on parle beaucoup de best practices. Enfin, la mondialisation RH a fait en sorte que beaucoup de Marocains s’expatrient dans le cadre de la mobilité externe au sein de leurs entreprises, notamment les multinationales. Le seul problème est que les Marocains n’aiment pas trop s’expatrier, contrairement à d’autres nationalités. Autre impact de la mondialisation, les grandes entreprises marocaines structurées essayent coûte que coûte d’être à la page en matière d’industrialisation, de système informatique, de système RH, etc., ce qui est une excellente chose pour notre pays. Le benchmarking fait auprès des grandes entreprises filiales de multinationales installées au Maroc fait en sorte que nous n’avons rien à envier à d’autres entreprises internationales sur certains points RH. Le transfert du savoir des multinationales vers leurs filiales au Maroc fait également en sorte que nos RH s’alignent également sur les meilleurs standards internationaux.

Dans ce sens, quels modèles d’organisation de travail privilégier ?Je pourrais vous citer des dizaines de modèles, tels qu'ils sont formulés par les manuels RH, mais pour rester pratique, je dirai ce qui suit : rester à l’écoute du marché n’est plus l’apanage des seuls candidats, même l’entreprise est aujourd'hui concernée, elle aussi doit rester à l’écoute du marché, donc cela fonctionne dans les deux sens : pour l’entreprise et pour le salarié ou le candidat. Je pense que le seul modèle d’organisation de travail qui prime reste celui qui fait de l’entreprise une organisation compétitive et dynamique et qui attire les meilleures compétences. Ce modèle reste basé sur la culture de l’entreprise. Si elle est forte, c’est que son modèle d’organisation est huilé et reste donc attractif pour les candidats qui sont à l’écoute du marché.

Quels conseils pour les dirigeants ?Je crois que les dirigeants d’entreprises qui se respectent sont toujours entourés de très bons conseillers. Les temps ont changé et il n’y a plus de protectionnisme, donc c’est la politique du plus compétitif et du plus audacieux qui est de mise. Prenons l’exemple des entreprises familiales : si votre fils ou votre fille n’a pas les tripes de l’entrepreneuriat, comme cela se pratique en Allemagne, au Japon ou en Corée du Sud par exemple, ce n’est pas la peine de faire chavirer votre entreprise. Pour réussir le défi de la compétitivité, l’idéal est d’avoir un management externe à la famille, qui fera de votre entreprise un joyau, que vous pourriez plus tard introduire en Bourse. Et si tout se passe bien, vous assurerez sur le long terme un matelas de dividendes à vos proches. C’est le meilleur choix pour ne pas prendre de risque.

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