27 Novembre 2016 À 19:13
Après plusieurs semaines de blocage, les consultations pour la formation du prochain gouvernement reprennent. En effet, après une nouvelle rencontre, vendredi dernier, entre le Chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, et le premier secrétaire du Parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar, l’espoir de constituer un gouvernement dans les prochains jours est de nouveau d’actualité. Dans ce sens, les déclarations faites par le Chef du gouvernement à l’issue de cette rencontre laissent entendre qu’une évolution positive a été enregistrée dans la position des socialistes concernant leur participation au prochain gouvernement.La nouvelle position de l’USFP, bien que plus favorable au Chef du gouvernement que la précédente, ne veut aucunement dire que le parti a donné son feu vert pour venir grossir les rangs de la majorité. En effet, du chemin reste à parcourir par M. Benkirane avant de convaincre les négociateurs mandatés par le parti de la rose d’annoncer officiellement leur accord pour rejoindre son équipe. En effet, la réunion de vendredi n’a pas été consacrée à la négociation des détails de cette participation.
Selon des sources au sein du Parti de la justice et du développement (PJD), «malgré ce nouveau rapprochement avec l’USFP, le Chef du gouvernement croit toujours à l’importance de la participation du Rassemblement national des indépendants (RNI)». Pour le moment, aucune nouvelle rencontre entre lui et le nouveau président du parti de la colombe, Aziz Akhannouch, n’est programmée. Ce dernier a entamé, depuis dimanche, une tournée nationale qui le mènera dans les différentes régions du Royaume afin de tenir des réunions avec les militants du parti. Une opération qui retardera sans doute la poursuite des tractations.
Pour rappel, officiellement le PJD ne peut compter, jusqu’à présent, que sur le Parti de l’Istiqlal (PI) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS). Les deux ont annoncé leur soutien inconditionnel au Chef du gouvernement. Selon des sources proches, les deux partis n’ont toujours pas entamé de négociations avec Abdelilah Benkirane à propos des départements ministériels qui leur seront accordés. De son côté, le Chef du gouvernement a annoncé à plusieurs reprises que l’étape de distribution des portefeuilles ministériels sera gérée selon un consensus entre les partis de la majorité et ne fera l’objet d’aucune surenchère politique.
Après plusieurs sorties médiatiques de son secrétaire général, Mohand Laenser, le Parti du Mouvement populaire (MP) s’est rapidement retrouvé en dehors des calculs de Abdelilah Benkirane pour la composition de son prochain gouvernement. Exigeant dans un premier temps la participation des partis du «Wifak», à savoir le RNI et l’Union constitutionnelle, le parti de l’épi a finalement exigé la limitation de la participation des partis de la «Koutla» (USFP, Istiqlal et PPS) au gouvernement. Cette position a fini par vexer le Chef du gouvernement qui ne compte plus sur le MP pour renforcer sa majorité.
Pour éviter au parti de se retrouver dans les rangs de l’opposition pour les cinq prochaines années, un communiqué du bureau politique du MP, datant du 25 novembre dernier, soulignait que le parti est persuadé que le Chef du gouvernement désigné «a suffisamment d’expérience et de connaissance pour proposer des solutions à même de réactiver les négociations». Affirmant que les positions du parti sont annoncées seulement par communiqués officiels ou par son porte-parole, les membres du bureau politique se sont dits en faveur de la constitution d’une majorité forte et cohérente.