28 Avril 2016 À 19:48
La fusée Soyouz-2.1a, transportant trois satellites, a été lancée à 05h01 heure de Moscou (02h01 GMT), a indiqué l'agence spatiale russe Roskosmos dans un communiqué.«Les satellites sont désormais tous les trois en orbite», ajoute le communiqué.Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, le lancement de la fusée, initialement prévu mercredi, s'est déroulé sous les yeux du Président russe Vladimir Poutine, qui était accompagné notamment du vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, qui supervise l'industrie spatiale, du chef de la société d'État Roscosmos Igor Komarov et du commandant des Forces spatiales Alexander Golovko.
«Je veux vous féliciter. Nous avons de quoi être fiers. Hier, la technique a été mise à rude épreuve et le lancement a été arrêté, mais cela arrive. C'est un phénomène normal», a déclaré devant les responsables du secteur M. Poutine peu après le lancement.
Cette première opération du nouveau cosmodrome russe doit ouvrir une nouvelle étape de l’histoire du programme spatial russe, qui jusqu’alors louait le cosmodrome de Baïkonour, construit au temps de l’Union soviétique mais se trouvant aujourd’hui sur le territoire du Kazakhstan.
En 2007, Vladimir Poutine, à l’époque Premier ministre, avait signé un décret lançant la construction d’un nouveau cosmodrome russe près d'un ancien cosmodrome militaire de Svobodny, dans l’Extrême-Orient du pays. La construction du cosmodrome de Vostochny a nécessité un investissement d'environ 6 milliards d'euros et a duré près de cinq ans.
Le premier pas de tir, destiné aux vaisseaux Soyouz, n'a été achevé que début 2016 et les travaux pour le deuxième pas de tir, qui lancera les futures fusées Angara, commenceront en 2017. Le lancement du Soyouz 2.1a est d'ailleurs le seul prévu pour l'année 2016, contre deux prévus l'année prochaine et de six à huit en 2018.
Dmitri Rogozine a prévenu que la Russie continuerait d'utiliser jusqu'en 2023 Baïkonour, que Moscou loue 115 millions d'euros par an depuis la chute de l'URSS, seul moyen de rejoindre la Station spatiale internationale (ISS).
Le cosmodrome de Vostotchny, construit sur le site d'une ancienne base de missiles soviétiques, est plus proche de l'équateur que le pas de tir de Plessetsk, dans le nord de la Russie, un paramètre qui facilite les mises en orbite.
Le secteur spatial russe a connu une série d'échecs en 2015, avec notamment la perte d'un vaisseau cargo Progress devant ravitailler l'ISS en avril et l'échec d'un lanceur Proton qui devait mettre en orbite un satellite de communications mexicain en mai.