14 Juillet 2016 À 17:20
C’est la troupe Ahidous Tighassaline qui a ouvert le bal, n’ayant rien perdu de sa maestria en l’absence de son fondateur Moha Oulhoucine Achibane, le fameux Maestro décédé le 19 février dernier et qui a pratiquement révolutionné cette danse traditionnelle originaire du Moyen-Atlas. Prenant le relai, un autre artiste originaire du Moyen-Atlas a charmé le public avec ses chansons émouvantes. Il s’agit de Abdelaziz Ahouzar, surnommé la voix de l’Atlas, dont le répertoire puise dans la musique traditionnelle amazighe tout en s’ouvrant sur des sonorités modernes.
Si Timitar met à l’honneur la musique amazighe, il donne également une place de choix aux différents autres genres musicaux, prônant, comme à chaque édition, l’ouverture sur les cultures du monde. Le rock a ainsi été de la partie avec un groupe franco-algérien qui a rencontré beaucoup de succès auprès des festivaliers, Cheikh Sidi Bémol en l’occurrence. Celui-ci a enchanté le public avec sa musique alliant tradition et modernité et fusionnant rock, blues et musiques traditionnelles algériennes. Un autre groupe a mis le feu sur scène, un groupe qu’on ne présente plus d’ailleurs : Hoba Hoba Spirit. Fidèle à lui-même, le groupe de fusion, qui jouit d’une étonnante capacité à mélanger les genres, a déployé sa verve musicale devant un public enthousiaste qui n’a certainement pas regretté d’avoir fait le déplacement. Le désormais incontournable «VJing» a également été au rendez-vous avec «VJ Kalamour». Cet artiste multidisciplinaire, qui doit son nom à un personnage de bande dessinée qu’il a lui-même créé, mêle avec brio image et musique électronique pour le plus grand plaisir de son public.
La deuxième scène du festival n’a pas connu moins de succès. Les fans du groupe marocain Inouraz, de l’artiste norvégien Steiner Raknes, de la chanteuse marocaine Nabila Maan et du Nigérien Bombino, se sont retrouvés au Théâtre de la verdure bien avant l’heure du top départ afin d'être assurés d'occuper les premiers rangs. Timitar n’est pas que musique, c’est aussi une plateforme de débats. Cette année encore, un grand colloque sera organisé demain vendredi sur le thème : «La langue et la culture amazighes entre défis et attentes». Cet événement scientifique ambitionne de faire le tour de la question amazighe dans le monde en général et au Maghreb en particulier avec l’aide d’éminents chercheurs et penseurs.