Fête du Trône 2006

Le changement des mentalités au cœur du débat

La cinquième édition des Dialogues atlantiques (Atlantic Dialogues), organisée trois jours durant par l’OCP Policy Center en collaboration avec le think tank «The German Marshall Fund of the Uniteds States» (GMF), s’est ouverte, mercredi à Marrakech, avec la participation de plus de 300 personnes venues aussi bien des pays du Nord que du Sud.

14 Décembre 2016 À 19:34

Placée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, cette édition est initiée sous le signe «Changer les mentalités : stratégies pour un espace atlantique en transition» (Charning mental maps : Strategies for an Atlantic in transition). Réunissant des profils de très haut niveau issus des pays atlantiques, cette rencontre de trois jours, qui met l’Afrique à l’honneur, a pour ambition de mettre en évidence les liens systémiques qui unissent les pays, aussi divers soient-ils, de l’espace atlantique évoluant autour de valeurs communes et d’une histoire partagée». Elle se donne également pour objectif de mettre en exergue les stratégies tendant à renforcer le dialogue inclusif et à favoriser une coopération plus étroite, impliquant les jeunes générations de toute la région dans le processus de construction d’un espace sain, collaboratif, dynamique et unifié. Le programme concocté pour cet événement d’envergure comporte, entre autres, des débats de fond autour de sujets d’importance, dont la finance du développement, les tendances économiques, les conséquences régionales de la mondialisation et les différentes perspectives de prospérité ouvertes au continent africain.

Au menu, figurent également des thématiques majeures ayant trait notamment à la sécurité de l’Atlantique et aux risques potentiels, aux fragilités et voies de résilience, à la question religieuse dans le monde et au populisme montant. Cette conférence a été ouverte par le lancement du rapport commun des deux think tanks intitulé «Atlantic Currents» (Courants atlantiques). Intervenant dans ce sens, El Mostafa Rezrazi, professeur en gestion de risques à l’Université «Sapporo Gukuin» au Japon et professeur invité à l’Université Mohammed V de Rabat, a souligné que sa contribution lors de cette édition porte sur les grandes lignes d’un article sur l’Atlantique et plus particulièrement sur la manière dont l’Afrique atlantique a pu développer sa propre identité. Et de faire observer qu’il a décrypté cette identité sur la stratégie maritime africaine pour 2030 avec une analyse des ingrédients à même de permettre à l’Afrique de reconstruire sa propre zone dans les quatre domaines que sont la construction de l’identité, l’identité elle-même, la sécurité et le phénomène de chevauchement des zones.

À son tour, Jack Miles, professeur d’anglais et des études religieuses à l’Université américaine de Californie, a estimé que les voix des leaders religieux devaient absolument être entendues et méritaient d’être présentées dans des conférences comme les Dialogues atlantiques, notant que la thématique de la religion a souvent été évitée dans les grandes rencontres internationales pour des raisons politiques et diplomatiques. Tout en s’attardant sur le conflit syrien décrit souvent, à ses yeux, comme un conflit par procuration entre l’Iran et les pays arabes, l’universitaire américain a noté qu’un pas vers la paix dans la région pourrait être franchi avec la participation des leaders religieux sunnites et chiites à de tels forums.Par la suite, l’universitaire et experte en géopolitique et en géo-économie Boucha Rahmouni Benhida a indiqué que la finance était un terreau fertile pour l’expression des rivalités entre les Nations et que cette rivalité touche le comportement aussi bien des banques que des fonds souverains qui sont souvent des instruments destinés à aider d’autres pays à mener leurs stratégies dans des territoires précis. Dans ce contexte, il a signalé que les fonds souverains des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria ou le Maroc «ont beaucoup souffert» de la chute du prix du pétrole, comparativement aux fonds de pays tels que la Norvège ou la Chine.

De son côté, le directeur général de l’Institut de l’économie pour le climat, Benoit Leguet, a souligné que le financement climatique et le développement durable étaient intimement liés, autrement dit l’Agenda du développement durable dépend dans une large mesure de la mise en œuvre de l’Accord de Paris. À signaler que le moment fort de cette édition est sans doute «Emerging Leaders» (Leaders émergents), un événement dans l’événement qui met en vedette des représentants de la jeunesse de la région et des décideurs de demain qui devraient présenter leur propre vision du futur de l'espace atlantique. 

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