20 Novembre 2016 À 19:11
Le film «Black» rafle deux Prix au Festival international cinéma et migrations d'Agadir, clôturé le 19 novembre. Cet opus des réalisateurs belgo-marocains Adil El Arbi et Bilall Fallah a reçu le premier Prix, mais aussi le Prix du premier rôle féminin remporté par Martha Canga Antonio. Le film raconte une histoire d’amour entre deux jeunes adolescents de deux bandes rivales. Mavela, 15 ans, membre des Black Bronx, qui tombe éperdument amoureuse du charismatique Marwan appartenant à la bande rivale, les 1080. Les deux jeunes gens sont brutalement contraints de choisir entre la loyauté à leur gang et leur amour. Mais est-ce possible ? Un film à voir absolument.Le jury du long métrage, composé des Marocaines Nadia Niazi et Narjiss Nejjar, l'acteur Greg Orvis, le réalisateur sénégalais Moussa Touré, sous la présidence du producteur-réalisateur Kramo-Lancinante Fadika, a récompensé le scénario de Philippe Faucon pour «Fatima».
Le Prix du meilleur rôle masculin a été attribué ex aequo à Aziz Dades et Avishay Benazra pour leur prestation dans «L'Orchestre de minuit». Rappelons que Aziz Dades a été critiqué pour son jeu dans ce film, mais ce Prix reconnaît ses efforts d'acteur. Par ailleurs, le prix du meilleur réalisateur a été décerné à la française Fabianny Descamps pour son film «Isola». La cérémonie de clôture a été marquée par des moments forts de partage entre artistes nationaux et internationaux. Il faut dire que cette 13e édition a connu plusieurs temps forts, comme la rencontre de l'acteur Mohamed Miftah avec son public. Ce dernier a ouvert son cœur à ses fans pour raconter et partager avec eux une carrière de plus de quatre décennies, en paroles et en images. Un autre moment de partage a marqué cette édition. Il s'agit des témoignages d'un trio d'hommes du septième art, immigrés aux États-Unis chacun dans son domaine. Le public gadiri et les étudiants de l'Université Ibn Zohr avaient rendez-vous avec les récits du producteur d'origine marocaine Fouad Challa, de l'acteur d'origine suisse Greg Orvis et du désigner de l'Afrique du Sud Rod Dyer. Ces trois créateurs ont immigré à une étape de leurs vies pour s'ouvrir sur d'autres horizons, partager leurs cultures respectives et exceller dans leurs domaines, sans pour autant renier leurs origines.
L'édition 2016 du Festival international cinéma et migrations d'Agadir a été surtout marquée par le choix du pays invité d'honneur. La Côte d'Ivoire a été représentée par une délégation importante, dont le président du jury du long métrage et des représentants du ministère de la Culture ivoirien. Le réalisateur Jean Noël Bah a également représenté son pays via le court métrage «Haut les cœurs !» Au programme du festival était également le film «Wariko, le gros lot», réalisé par Fadika en 1993 et l'œuvre de Jacques Trabi, «Sans regret».
«On se penche actuellement sur les axes à améliorer pour consolider la collaboration culturelle entre le Maroc et la Côte d'Ivoire». La Côte d'Ivoire est l'invité d'honneur de la 13e édition du Festival international cinéma et migrations d'Agadir. Comment voyez-vous ce choix ?C'est un plaisir et un honneur d'être invité d'honneur à la 13e édition du Festival international cinéma et migrations d'Agadir. Ce choix n'est pas fortuit. La collaboration entre le Maroc et la Côte d'Ivoire date de plusieurs années. Cette collaboration a été accélérée grâce à la visite de S.M. le Roi Mohammed VI à la Côte d'Ivoire. Plusieurs partenariats et échanges concrétisent cette collaboration dans le domaine de la culture.
Qu'en est-il de la collaboration dans le domaine du septième art ?Chacun des deux pays célèbre le cinéma de l'autre. Au mois de septembre dernier, on a célébré la Semaine du cinéma ivoirien au Maroc. Avant, on a également fêté le cinéma marocain en Côte d'Ivoire. Notre pays est en pleine évolution actuellement. Nous avons mis en place une commission pour le développement du cinéma.
Est ce qu'il peut y avoir des films réalisés en partenariat entre artistes marocains et ivoiriens ?Grâce aux accords de partenariats entre le Maroc et la Côte d'Ivoire, il y a déjà des travaux qui réunissent des artistes des deux pays. Actuellement, on se penche sur les axes à améliorer pour consolider cette collaboration culturelle. Grâce à la 13e édition du Festival international cinéma et migrations d'Agadir, on peut développer plusieurs projets communs.
La peintre, photographe et écrivaine Myriam Tangi a présenté, dimanche au Musée du judaïsme marocain à Casablanca, son recueil de photographies : «Mehitza, ce que femme voit», dans lequel elle explore les différents aspects de son identité, en tant que juive, femme et artiste. Dans ce livre composé de près de 70 photos, Myriam Tangi, originaire de Marrakech, porte son regard en tant que femme sur la séparation opérée dans la synagogue entre l’espace masculin et féminin. Dans une déclaration à la presse, l’écrivaine a indiqué que ce livre explore, à travers une cinquantaine de photographies, la séparation opérée dans la synagogue entre l’espace réservé aux hommes et celui réservé aux femmes, soit en hébreu la Mehitza (division). «Dans ce livre, je m’interroge plus largement sur les territoires masculins et féminin dans le monde juif», a-t-elle également dit. Pour Myriam Tangi, ces photographies constituent une fenêtre sur les sentiments et expériences des femmes se tenant derrière la Mehitza. L’écrivaine rappelle également que ce grand travail photographique est entrecoupé d’essais écrits par des intellectuels juifs contemporains. L’artiste, également poète, a aussi souligné que son recueil de photographies est un ouvrage artistique, intellectuel et spirituel qui dévoile la complexité du judaïsme contemporain.