03 Mars 2016 À 17:20
Un troisième programme d’investissement d’avenir (PIA) sera lancé par le gouvernement français. L’annonce faite mercredi prévoit un investissement de 10 milliards d’euros pour financer la recherche et l’innovation dans les secteurs considérés comme stratégiques pour l’État, précise l’AFP. Cette enveloppe, actée par le Premier ministre, Manuel Valls, va s'ajouter aux 47 milliards déjà engagés, depuis 2010, dans ce programme d'investissement destiné à améliorer la compétitivité de l'économie française.
Valls «a voulu montrer qu'il y avait là un investissement de l’État, d'un État régulateur, d'un État stratège qui investit pour moderniser notre économie», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, à l'issue du conseil, rapporte l’agence tricolore. Depuis la mise en place du dispositif, «il y a près de 2.500 projets qui ont été sélectionnés et 6 milliards ont été engagés de manière spécifique dans les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire», a-t-il ajouté.
Les PIA, lancés par l'ancienne majorité au plus fort de la crise économique de 2008-2009, sont des crédits budgétaires sanctuarisés, prenant la forme de prêts, de subventions ou de placements. Ils financent des projets de recherche et d'innovation, et des initiatives liées à la transition écologique. Le premier PIA, adopté en 2010 et en partie financé par le «grand emprunt», était doté de 35 milliards d'euros. Le deuxième, voté en 2013 sous le gouvernement Jean-Marc Ayrault, s'était vu attribuer une enveloppe de 12 milliards d'euros. Ce troisième volet (PIA 3), annoncé par le Président de la République, François Hollande, au printemps 2015, pourrait être soumis au Parlement dans le cadre d'une loi de finances rectificative, examinée avant l'été. «Selon le commissaire général à l'investissement (CGI) Louis Schweitzer, chargé de piloter ce programme, il comprendra 4 milliards d'euros de subventions et avances remboursables, 4 milliards de fonds propres et 2 milliards de dotations décennales», souligne l’AFP. «Le poids des fonds propres y sera donc plus important que lors des PIA antérieurs», précise Schweitzer dans le rapport d'activité 2015 du commissariat général, rendu public mercredi. D'après le CGI, les priorités de ce troisième plan resteront l'enseignement et la recherche, notamment dans les secteurs du numérique, de la santé et du développement durable. Mais «nous voulons également renforcer l'action du PIA en faveur des secteurs où la France a des atouts d'excellence, tels que les industries agroalimentaires ou le tourisme», note l'ancien PDG de Renault.