31 Mars 2016 À 16:57
Au niveau national, les bassins versants, excavations dans lesquelles les eaux de pluie alimentent un même cours d'eau, fleuve ou barrage, représentent 21% de la surface du pays et abrite près 21% de la population rurale, selon le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD). De par leur relief abrupt, les bassins versants sont particulièrement vulnérables : «De nombreuses terres dans ces espaces sont fragiles et productives d'une érosion forte», écrit le Haut Commissariat au Plan (HCP) dans ses perspectives 2030. L'érosion du sol, conclut le HCP, est génératrice d'exode rural et de pauvreté. Le Haut Commissariat aux Eaux et forêts estime que l'érosion des sols réduit de 0,5% la capacité de stockage des barrages. Pour la préservation des bassins versants, le HCEFLCD a lancé, en 1996 et pour une durée de 20 ans, le Plan national d’aménagement des bassins versants (PNABV) doté d'un budget annuel de 150 millions de DH. Vingt-deux bassins versants prioritaires, couvrant une superficie de près de 15 millions d’hectares, ont été identifiés. Ce plan est donc arrivé à terme et le HCEFLCD compte actualiser le PNABV selon «une approche écologique, sociale et économique» comme l'a indiqué, mercredi dernier à Rabat, son secrétaire général, Abderrahim Houmy, cité par la MAP, lors d'un séminaire intitulé «Forêt et eau dans un contexte de changement climatique : l'aménagement des bassins versants, une approche territoriale incontournable».
Selon la même source, Philip Mikos, représentant de la délégation de l'Union européenne (UE) au Maroc, préconise que l'actualisation du Plan national d’aménagement des bassins versants doive prendre en compte le développement que connait le cadre institutionnel de la gestion territoriale ainsi que le réchauffement climatique. À cet effet, l'UE offre une expertise visant à appuyer le processus d'actualisation du PNABV. Philip Mikos a rappelé que le financement par l'UE du programme d'appui à la politique forestière au Maroc est d'un montant total de 37 millions d'euros. Pour rappel, le PNABV a porté sur le reboisement forestier de 139.000 hectares, la plantation fruitière sur 274.000 hectares dotés d'infrastructures antiérosives, l'aménagement de 86.300 hectares de parcours pastoral et 59.800 hectares et 558.300 de m3 de traitement des ravins, des berges et des versants.