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Le Jardin zoologique de Rabat à la recherche d'une stratégie

Considéré comme une menace pour la sécurité et la paix en Afrique et en Asie, le commerce illicite de la faune sauvage prend des proportions alarmantes. Au Maroc, où le braconnage est considéré comme également responsable de la vulnérabilité de certaines espèces animales sauvages, le Jardin zoologique de Rabat organise, aujourd'hui, une conférence scientifique.

La panthère, le phoque-moine, l'hyène rayée, le lynx caracal, le serval (photo), le chat des sables et le guépard sont menacés d'extinction au Maroc. Ph. DR

06 Janvier 2016 À 18:45

Le Jardin zoologique de Rabat organise, aujourd'hui 7 janvier, sa troisième conférence scientifique sur le thème «Le commerce illicite de la faune sauvage : Quelle stratégie de protection, quels moyens de lutte et quels rôles des différents intervenants ?» Ce sujet rejoint la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies adoptée en juillet 2015 et qui exhorte les États membres à prendre des mesures pour combattre le trafic illicite d'espèces sauvages, notamment en renforçant les législations nationales et la coopération régionale : «Le trafic illégal d'espèces sauvages ne menace pas seulement les espèces et les écosystèmes ; il affecte les moyens de subsistance des communautés locales et diminue l'attrait touristique des lieux», a déclaré le président de l'Assemblée générale, Sam Kutesa.

L'ONU affirme que l'impact de cette criminalité est mondial, mais il est particulièrement aigu dans les pays en développement où des gouvernements manquant de ressources n'ont souvent pas la capacité de réglementer l'exploitation de leurs ressources naturelles. Réunis en 2013 à Marrakech, le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et les Réseaux régionaux d’application des législations sur la faune et la flore sauvages mettent l'accent sur les menaces que fait peser un tel phénomène sur la sécurité et la stabilité politique d'Afrique et d'Asie : «Le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages entrave les efforts gouvernementaux de lutte contre d’autres commerces illicites, d’armes ou de drogue par exemple. Il alimente le crime et la corruption et compromet la sécurité régionale».

Le secrétariat d'État américain estime, quant à lui, que «le déplacement d’ivoire d'Afrique vers l'Asie orientale a été estimé à 72 tonnes par an, une valeur de 62 millions de dollars, et l'équivalent de 7.000 éléphants. Le prix de la poudre de corne de rhinocéros a atteint 20.000 à 30.000 dollars le kilo, et les peaux de tigre atteignaient le prix de 20.000 dollars en 2009». En 2013, quelque 20.000 éléphants d'Afrique ont été abattus. La même année, plus de 1.000 rhinocéros ont été tués sur le continent. Au Maroc, en plus des espèces qui ont totalement disparu comme le lion de l'Atlas, d'autres sont menacées d'extinction. Le Haut Commissariat aux eaux et forêts en dénombre sept : la panthère, le phoque-moine, l'hyène rayée, le lynx caracal, le serval, le chat des sables et le guépard. En plus des facteurs naturels, le Haut Commissariat incrimine également «le braconnage de toutes sortes». 

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