Le Maroc entre en guerre contre les sacs en plastique

Le Maroc a déployé, depuis le 1er juillet 2016, une stratégie globale et participative pour aboutir à «zéro mika». Cette initiative est soutenue par un dispositif d'accompagnement des unités industrielles pour reconvertir leurs activités en une production du plastique selon des normes écologiques.

Selon un premier bilan établi à la fin août 2016, les commissions de contrôle du ministère de l’Intérieur ont pu effectuer 91.982 visites dans les unités de production et les locaux de commerce et de prestation de services.

02 Novembre 2016 À 19:16

Le Royaume, l’un des pays qui utilisent massivement les sacs en plastique avec 26 milliards de sacs/an, s'est engagé à en bannir l'usage en amorçant un grand tournant décisif et courageux avec l'entrée en vigueur, le 1er juillet dernier, de la loi portant interdiction de la fabrication, de l'importation, de la commercialisation et de l’utilisation de sacs en matière plastique. «Faire disparaitre les sacs en plastique à travers la loi interdisant la fabrication, l'importation, l’exploitation, la commercialisation et l’utilisation de ces produits constitue un grand défi», avait indiqué le ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalamy. Cette stratégie, globale et participative, découle d’une vision partagée, assortie d’une feuille de route et d’un dispositif d’accompagnement impliquant l’ensemble des parties publiques et privées concernées (départements de l’Industrie, de l’Intérieur, de l’Économie et des finances, de l'Environnement et associations professionnelles concernées). Tous ces acteurs ont convenu, en mai dernier, de ratifier une Convention-cadre fixant les mesures d’accompagnement de l’entrée en vigueur de la loi qui s’ordonnent autour de 8 chantiers :

• La réglementation qui comprend, outre la loi 77-15, le décret d’application relatif au contrôle et 4 arrêtés spécifiant les caractéristiques techniques, ainsi que le marquage ou l’impression des sacs exclus du champ d’application de la loi, à savoir les sacs industriels, agricoles, de congélation, isothermes et les sacs poubelle.

• Le contrôle de l’application de la loi et de ses textes d’application.

• La promotion des solutions de substitution.

• La promotion de nouvelles niches de reconversion.

• L’accompagnement des opérateurs formels (104 unités industrielles au total, offrant 3.840 emplois directs et indirects).

• La reconversion des opérateurs informels.

• Le ramassage et l’élimination des sacs en matières plastiques.

• La sensibilisation et la communication.

Parallèlement à ce dispositif, le département de tutelle a prévu un dispositif d’accompagnement des opérateurs impactés par la loi, en mettant en place un fonds de 200 millions de DH, dédié au financement et à l'accompagnement à la reconversion à travers notamment la réorientation des activités des unités industrielles vers une production du plastique dans le respect des normes de la protection de l’environnement et du développement durable.

Par ailleurs, la mise en pratique de cette loi a nécessité une large campagne de sensibilisation pour amener le consommateur marocain, habitué à l’usage des sacs en plastique, à changer ses habitudes et en adopter de nouvelles plus respectueuses de l’environnement. Ainsi, de vastes campagnes de communication via les médias ont été lancées à destination du grand public pour informer et sensibiliser aux effets néfastes de l’usage des sacs en plastique, mais également pour promouvoir des solutions alternatives durables.

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