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Le ministère de l’Éducation nationale lance une vaste opération de recrutement pour résorber le déficit en enseignants

Le ministère de l’Éducation nationale compte recruter plus de 10.000 enseignants en CDD pour la saison 2016-2017. Cette opération vise, d’une part, à combler le manque de ressources humaines et, d’autre part, à favoriser l’accès des jeunes diplômés au marché du travail.

Les nouveaux enseignants signeront des contrats à durée déterminée.

02 Novembre 2016 À 19:46

Pour remédier au déficit en enseignants, le département de l’Éducation nationale vient de lancer une importante opération de recrutement exceptionnelle pour le compte de l’année scolaire 2016-2017. Quelque 11.000 postes sont à pourvoir cette année, en plus des postes déjà prévus dans le cadre de la loi de Finances 2017. Cette fois, ce sont les Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) qui seront les employeurs et non pas le gouvernement. Ainsi, les nouveaux enseignants signeront des contrats à durée déterminée (CDD), après avoir passé avec succès un concours organisé par les AREF. Selon les premières informations disponibles, ces contrats seront d’une durée de deux ans, au bout desquelles les candidats vont devoir subir un test d'aptitude professionnelle. En cas de réussite, les enseignants contractuels verront leurs contrats reconduits pour une durée d’une année renouvelable. Un nouveau test professionnel est effectué au bout de huit années de service avant qu’un nouveau CDD soit formalisé.

Le ministère de tutelle tient toutefois à préciser que ces nouveaux contrats ne donnent en aucun cas à leur titulaire la possibilité d’intégrer directement la fonction publique. Pour prétendre à ces nouveaux postes, il faut être titulaire d’un diplôme de licence dans les métiers de l’éducation. La candidature est également ouverte aux diplômés bénéficiaires du programme de formation gouvernemental des cadres de l’éducation nationale. Les enseignants seront rémunérés au même titre que les enseignants fonctionnaires classés en échelle 10, précise le communiqué du ministère.Mais cette opération, qui intervient en application d’un accord entre le ministère de tutelle et le ministère des Finances datant du 7 octobre dernier, est loin d’enchanter les lauréats du «programme de formation de 10.000 cadres éducatifs pour le secteur privé». Soutenus par certains syndicats, ils revendiquent un accès direct et sans condition à la fonction publique. Pour faire entendre leur voix, ils ont organisé plusieurs manifestations ces derniers jours, notamment au niveau de la ville de Casablanca.

Pour rappel, le gouvernement avait signé, en 2013, un partenariat avec le secteur de l’enseignement privé. L’objectif était de doter ce secteur des ressources humaines qualifiées tout en évitant de recruter des enseignants des écoles publiques. Dans ce sens, les ministères se sont chargés de former quelque 10.000 licenciés pour un budget global de plus de 160 millions de dirhams. 

Déficit structurel

Le ministère de l’Éducation nationale aura à gérer le départ de plus de 14.000 enseignants qui ont opté pour une retraite anticipée à la fin de l’année scolaire 2015-2016. Si le chiffre reste approximatif, comme le souligne une source au ministère, en raison de l’absence de statistiques définitives, il renseigne en tout cas sur le déficit que ce département va devoir combler. D’autant que les postes budgétaires prévus pour l’année scolaire 2016-2017 ne dépasseront pas les 9.800. Ce qui signifie que plus de 4.200 enseignants ne seront pas remplacés de sitôt. Parmi les mesures envisageables pour surmonter ce problème, il y a le redéploiement des enseignants en fonction des besoins affichés par les régions, la suppression des groupes lors des travaux pratiques et la mobilisation des enseignants qui travaillent dans d’autres structures que les classes (bibliothèque, etc.), sans oublier le recours aux CDD (voir article).Une question se pose toutefois avec acuité : ces mesures seront-elles suffisantes, ou le gouvernement sera-t-il obligé, comme l’année passée, de recourir à la même solution que celle de l’année dernière ? En effet, le gouvernement avait ordonné à tous les fonctionnaires de l’enseignement ayant atteint 60 ans et qui devaient partir en retraite au milieu de l’année scolaire 2014-2015 de rester à leurs postes jusqu’à la fin de l’année.

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