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Le PYD est le «mercenaire» de la Russie en Syrie

Le parti de l'Union démocratique (PYD, kurde syrien) est devenu «le mercenaire des plans régionaux» de la Russie depuis que la Turquie a «des relations tendues avec Moscou», a déclaré, mardi, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.

«Le PYD et le YPG ne sont absolument pas les représentants des Kurdes ou des Syriens, ils sont les mercenaires, les soldats payés de la Russie», a déclaré le Premier ministre turc. Ph : AFP

17 Février 2016 À 11:39

Le PYD et sa milice armée, les unités de protection du peuple (YPG), ne sont absolument pas les représentants des Kurdes ou des Syriens. Ils sont «les mercenaires, les soldats payés de la Russie», a relevé le chef du gouvernement, dénonçant, une nouvelle fois, «l'intervention russe en Syrie, qui ne vise sous prétexte de lutter contre Daech, que les opposants et les civils» par des frappes «barbares» et «lâches».

La situation en Syrie est une très grande tragédie humaine en même temps qu'elle est une menace pour la sécurité nationale de la Turquie, a-t-il estimé, assurant que les russes sont «dans des calculs inhumains, odieux».

D'un côté, «ils soutiennent le régime, de l'autre ils affaiblissent l'opposition, ils massacrent les civils et, enfin, ils se débarrassent de leurs vieilles armes», a indiqué le chef du gouvernement, accusant Moscou et le régime de coopérer avec le PYD pour «changer la composition ethnique dans le nord de la Syrie».

La Turquie poursuivra «tant que nécessaire» les tirs d'obus contre les positions des YPG pour «protéger les réfugiés qui se dirigent vers Azaz et pour répondre aux tirs du PYD», a-t-il affirmé.

Elle va «continuer à protéger ses frontières, à empêcher le nettoyage ethnique qui menace sa sécurité, à ne pas autoriser qu'un nouveau drame humain se produise à travers un nouvel exode massif et à poursuivre son soutien aux forces de l'opposition, seul réel espoir pour la Syrie», a-t-il martelé.

L'artillerie turque a visé, mardi pour la quatrième journée consécutive, des cibles des YPG dans le nord de la Syrie notamment à Tall Rifaat, reprise par la milice kurde à l'opposition modérée soutenue par Ankara, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), annonçant que les YPG négociaient pour pénétrer sans combat à Marea, l'un des deux derniers bastions encore aux mains des rebelles dans la province d'Alep.

La Turquie a demandé à ses partenaires de la coalition, y compris les Etats-Unis, à prendre part à une opération militaire conjointe au sol en Syrie pour tenter de mettre fin à cinq ans de guerre civile.

«Il est actuellement impossible d'arrêter la guerre sans une telle opération, mais Ankara ne se lancera pas seule dans une telle offensive», rapporte la presse locale citant un responsable turc ayant requis l'anonymat.

«La Turquie ne va pas mener une opération terrestre unilatérale. Nous demandons aux partenaires de la coalition qu'il devait y avoir une opération terrestre. Nous en discutons avec nos alliés», a-t-il ajouté, affirmant que «s'il y a un consensus, la Turquie prendra part».  

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