Spécial Elections 2007

Le tennis mondial au cœur d’un scandale de trucage de matchs

Des dossiers secrets obtenus par «Buzz Feed News» et la BBC ont jeté la lumière sur un vaste système de trucage de matchs de tennis. L’enquête révèle qu’un noyau de 16 joueurs parmi les meilleurs au monde se sont vu offrir 50.000 dollars ou plus par match truqué. Certains de ces tennismen entrent en lice cette semaine lors de l’Open d’Australie.

Le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, a reconnu avoir été approché pour truquer un match en 2007. Ph. DR

18 Janvier 2016 À 18:21

A l’instar du football et de l’athlétisme, le tennis mondial est dans l’œil du cyclone. Des documents révélés par «Buzz Feed News» et la BBC, au terme d’une enquête commune, montrent des preuves de trucage largement répandu parmi les joueurs de haut niveau. Selon les deux médias qui se sont procuré un nombre important de documents, plus de 70 joueurs sont directement concernés, dont certains occupent le top 50 du classement mondial et ont même remporté des tournois de Grand Chelem. 16 tennismen constituent ainsi un noyau du vaste système de trucage de matchs. Le procédé est simple : les joueurs sont approchés dans des chambres d’hôtel lors des grands tournois et se voient offrir la somme de 50.000 dollars et plus par match truqué. Les paris suspicieux sont ainsi placés pour faire en sorte que les parieurs empochent un maximum de gains. Des réseaux de paris en Russie et en Italie notamment ont ainsi pu gagner des centaines de milliers d’euros, y compris lors de tournois prestigieux, comme Wimbledon et Rolland Garros.

Djokovic «approché», l’ATP réfute

Les deux médias ajoutent que les autorités du tennis mondial ont été prévenues à plusieurs reprises de l’existence d’un noyau de 16 joueurs au centre du vaste système, mais aucun de ces tennismen n’a été inquiété et plus de la moitié d’entre eux participe à l’Open d’Australie, qui a débuté hier (lundi). C’est justement depuis Melbourne que les premières réactions sont venues. C’est le cas notamment de Novak Djokovic, numéro 1 mondial, qui a jeté un pavé dans la marre. «J’ai été approché indirectement, par l’intermédiaire de gens qui travaillaient avec moi à l’époque [en 2007]. Évidemment, nous avons immédiatement dit non. La personne qui essayait de me contacter n’est même pas arrivée jusqu’à moi», a lancé le Serbe. Alors que du côté de l’ATP, le président Chris Kermode a préféré nier catégoriquement. «Les autorités du tennis rejettent toute allégation selon laquelle des preuves de trucage de matchs auraient été cachées ou ne feraient pas l’objet d’une enquête approfondie», a-t-il lâché en conférence de presse. 

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