29 Novembre 2016 À 18:53
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité mondiale. Elles représentent, en effet, 31% de la mortalité totale. Le premier moyen de réduire cette mortalité passe par une lutte contre certains comportements et habitudes comme le tabagisme, l’alcoolisme, la sédentarité et la «malbouffe». Si classiquement ces pathologies sont largement liées à l’hypertension artérielle, au diabète et à l’obésité, une partie significative des atteintes cardiovasculaires échappe à ce type d’origines et découlent d’autres pathologies encore méconnues du grand public : les maladies systémiques. C’est d’ailleurs la thématique qu’a choisi d’aborder l'association des médecins internistes du Grand Casablanca (Amica) à l’occasion de sa quatrième journée scientifique organisée samedi dernier.
À ce sujet, l’association rappelle que les maladies systémiques sont des affections susceptibles de toucher plusieurs organes à la fois, la plupart d’entre elles étant elles-mêmes des maladies auto-immunes. Ces dernières proviennent d’un défaut de fonctionnement de notre système immunitaire qui se met à attaquer nos propres organes, alors qu’il est chargé normalement de nous protéger des virus, des bactéries et des autres agressions. Ces maladies sont nombreuses, comme le lupus systémique, la polyarthrite rhumatoïde (PR), la spondylarthrite, la sclérodermie, la maladie de Gougerot-Sjögren, la maladie de Behçet, etc. Ces pathologies auto-immunes constituent un grave problème de santé publique du fait de leur poids économique et humain. «Elles représentent la troisième cause de morbidité dans le monde après les maladies cardiovasculaires et les cancers. Elles touchent environ 10% de la population mondiale et occupent le deuxième ou troisième poste des dépenses de santé dans la plupart des pays», indique le Dr Khadija Moussayer, secrétaire générale de l’Amica.
Même si ces affections ont des symptômes et des signes cliniques différents, l’attaque des vaisseaux sanguins (les grosses artères comme les petits vaisseaux) constitue un de leurs points communs. Ce qui se traduit par une inflammation des parois des vaisseaux et la constitution de caillots sanguins pouvant entraîner, selon les cas, un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC), une insuffisance rénale, une nécrose d’une partie des intestins ou de la peau, une perte de la vision, une phlébite ou encore une gangrène d’une partie d’un membre. À ce titre, les maladies systémiques constituent la quatrième grande cause des maladies cardiovasculaires.«Malheureusement, toutes ces atteintes sont encore trop souvent mortelles au Maroc, alors qu’elles pourraient parfaitement être détectées grâce à un ensemble de techniques d’investigation relativement récentes (IRM cardiaque, PET-scan, tests et analyses biologiques divers)», poursuit le Dr Moussayer. Hélas, ces outils ont encore le défaut d’être coûteux. Un traitement précoce associant les médicaments spécifiques des atteintes cardiovasculaires et ceux de la maladie principale permet ensuite de maitriser la situation des patients.