26 Avril 2016 À 17:03
La pêche fantôme liée aux filets perdus ou jetés en mer ou à l’océan est une menace considérable pour les océans. Chaque année, environ 640.000 tonnes de filets de pêche sont abandonnées ou jetées en mer ou dans les océans, ce qui représente 10% des débris marins totaux dans le monde, d’après une étude réalisée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies (FAO). Ces filets piègent de manière inutile des poissons ou d’autres espèces marines telles que des tortues, des oiseaux de mer ou des baleines pendant des années voire des décennies. À titre d'exemple, dans la baie de Chesapeake aux États-Unis, environ 150.000 pièges à crabes sont perdus chaque année sur les 500.000 déployés.
Selon la FAO, les filets abandonnés sont l’une des nombreuses menaces qui pèsent sur les mers au même titre que la pêche excessive ou de l’acidification de la mer liée aux gaz à effet de serre. «Le marquage efficace des équipements de pêche dans les zones maritimes très fréquentées et à usage multiple est primordial pour empêcher les pertes et pour protéger les écosystèmes marins», selon Petri Suuronen, expert des industries de la pêche à la FAO cité sur le portail électronique de cette agence onusienne.
Actuellement, plusieurs technologies sont testées pour retrouver les équipements perdus ou abandonnés. Les micromarques magnétisées codées (MMC) sont testées pour réduire l'enchevêtrement des espèces marines. De la taille d'un nanomètre et gravées au laser, les MMC sont implantées dans les filets et peuvent ainsi être détectées par des capteurs spéciaux, selon la FAO. Des bouées reliées par satellite et alimentées à l'énergie solaire sont fréquemment utilisées dans le secteur industriel de la pêche. Les autres capteurs, comme les récepteurs GPS, peuvent être attachés à une bouée-radio et utilisés pour transmettre des données. La FAO a cité également la technologie acoustique, qui s'appuie sur les propriétés de transmission du son de l'eau de mer pour retrouver les équipements perdus. Enfin, les lumières font depuis longtemps partie intégrante de l'équipement nécessaire pour la pêche de nuit, mais aujourd'hui les LED, à haute efficacité énergétique, sont aussi équipées de panneaux solaires, augmentant ainsi leur efficacité.
La FAO, qui regrette l'absence de règlementation internationale, de directives ou de pratiques communes, a démarré un processus de consultation visant à développer un ensemble de directives techniques internationales sur le marquage des équipements de pêche. Un premier ensemble de directives a été débattu au cours d'une réunion au siège de la FAO, à Rome, au début du mois d'avril. Les résultats seront présentés lors du Comité des pêches de la FAO, en juillet 2016.